Transplantation hépatique

La transplantation hépatique est une intervention de dernière chance pour les patients atteints de maladies hépatiques graves. En France, près de 1 300 transplantations de foie sont réalisées chaque année.

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La transplantation hépatique représente un espoir majeur pour les patients souffrant de maladies hépatiques graves, lorsque les traitements conventionnels ne suffisent plus. Cette intervention complexe permet non seulement de sauver des vies, mais aussi d’améliorer de manière significative la qualité de vie des patients. En France et à travers le monde, la demande de greffes de foie dépasse malheureusement le nombre de dons disponibles.

Transplantation hépatique ou greffe de foie : qu'est ce que c'est ?

La greffe de foie, ou transplantation hépatique, est une intervention chirurgicale consistant à remplacer un foie malade ou défaillant par un foie sain provenant d'un donneur. C'est le second type de transplantation d'organe le plus commun, après la transplantation rénale. Elle est principalement indiquée pour les patients souffrant de maladies hépatiques graves, telles que la cirrhose, certaines hépatites chroniques, ou des maladies congénitales du foie, lorsque d’autres traitements ne sont plus efficaces. 

Le foie greffé peut provenir d’un donneur décédé (greffe cadavérique) ou d’un donneur vivant, qui en cède une partie. En raison de la capacité unique du foie à se régénérer, le donneur vivant peut récupérer une fonction hépatique complète dans les mois suivant l’intervention. 

La greffe de foie nécessite une évaluation médicale minutieuse pour déterminer la compatibilité entre le donneur et le receveur, ainsi qu’un suivi médical post-opératoire pour assurer la survie de l'organe greffé et réduire les risques de rejet.

✍️Les transplantations hépatiques sont généralement réussies, avec un taux de survie à 5 ans d'environ 75%. La plupart des décès surviennent malheureusement en l'absence de donneurs compatibles, durant la phase d'attente du donneur.

Transplantation hépatique : image de médecins opérant le foie malade d'un patient

Transplantation de foie : dans quels cas peut on bénéficier d'une greffe de foie ?

Une transplantation hépatique envisagée en cas de grave maladie du foie

La greffe de foie est indiquée pour les patients atteints de maladies hépatiques en phase terminale ou d’autres affections du foie pour lesquelles les traitements médicaux ou chirurgicaux ne suffisent plus.

Parmi les pathologies courantes nécessitant une greffe figurent la cirrhose avancée (d’origine alcoolique, virale ou auto-immune), certaines hépatites chroniques (notamment les hépatites B et C), ainsi que des maladies hépatiques rares comme l’atrésie des voies biliaires et les maladies de surcharge (par exemple, l’hémochromatose et la maladie de Wilson). Les patients atteints d'hépatocarcinome (carcinome hépatocellulaire) non résécable sont également éligibles, à condition que le cancer soit limité et répond aux critères de Milan (taille et nombre de tumeurs). D’autres facteurs, tels que l’absence de pathologies sévères dans d'autres organes, une bonne condition physique générale du patient et la possibilité de prolonger son espérance de vie, sont des critères qui rentrent en jeu dans la prise de décision des professionnels de santé. 

Quels sont les principaux critères d'éligibilité pour une transplantation de foie ?

Les candidats potentiels sont évalués sur la base de plusieurs critères, notamment l’indice MELD (Model for End-stage Liver Disease), qui mesure la gravité de l’insuffisance hépatique et aide à établir une priorisation sur la liste d’attente

L'évaluation des candidats prend en compte :

  • La gravité de la maladie hépatique
  • L'absence de contre-indications médicales majeures
  • La capacité à supporter l'intervention et le traitement immunosuppresseur

Avant toute transplantation, un acte de dépistage est mené sur les receveurs et donneurs. Ce dépistage consiste à vérifier si :

✔️ Le foie du donneur est suffisamment en bonne santé pour une greffe

✔️ Le receveur ne présente pas de contre-indications médicales pour la transplantation

Existe t-il des contre indications pour une transplantation hépatique ?

Certaines pathologies rendent la transplantation hépatique impraticable car elles impactent négativement les chances de succès de la greffe à court ou moyen terme.

C'est notamment le cas des infections actives non contrôlées, des cancers extra-hépatiques non traités ou avancés (cancers métastasés) et des maladies systémiques graves non stabilisées (comme linsuffisance cardiaque, rénale ou pulmonaire) qui augmentent le risque de complications post-opératoires.

Les troubles psychiatriques non stabilisés et la toxicomanie active (alcoolisme, usage de drogues) peuvent également rendre un patient inéligible, en raison de l’importance d’un engagement à long terme dans le traitement immunosuppresseur après la greffe. 

De plus, une mauvaise adhésion aux soins, une absence de réseau de soutien pour gérer les soins post-opératoires, et des antécédents de non-respect des traitements médicaux peuvent compromettre la réussite de la transplantation.

Ces contre-indications visent à maximiser les chances de succès de la greffe et garantir que les organes disponibles bénéficient aux patients les plus aptes à en tirer un bénéfice à long terme.

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Comment se déroule une transplantation du foie ?

La transplantation hépatique est un processus complexe qui se déroule en plusieurs étapes.

  • Préparation du patient et recherche du donneur : la première étape consiste à identifier un foie compatible, provenant soit d’un donneur décédé, soit, dans certains cas, d’un donneur vivant. En parallèle de la recherche, le patient est préparé pour l’intervention, et des examens préopératoires sont menés pour évaluer son état de santé.
  • Anesthésie et incision : une fois en salle d’opération, le patient est placé sous anesthésie générale. Les chirurgiens effectuent une incision abdominale, généralement sous la forme d’un large "L" inversé, pour accéder au foie malade.
  • Hépatectomie (ablation du foie malade) : cette étape consiste à retirer le foie malade. Le chirurgien sectionne les principales structures vasculaires, telles que la veine porte, les artères hépatiques, et les veines hépatiques, en préservant l'intégrité de la veine cave inférieure pour minimiser les risques de complications vasculaires.
  • Implantation du nouveau foie : le foie du donneur est ensuite positionné dans la cavité abdominale. Les chirurgiens procèdent à des anastomoses (reconnexions) des vaisseaux sanguins pour rétablir la circulation des principales structures vasculaires.
  • Réperfusion du foie greffé : une fois les vaisseaux reconnectés, la circulation sanguine est progressivement rétablie dans le nouveau foie. Cette étape, appelée reperfusion, est critique, car elle permet au foie de retrouver sa fonction. Les chirurgiens surveillent attentivement les signes de reprise fonctionnelle et les éventuels saignements.
  • Fermeture de l'incision et transfert en soins intensifs : une fois le foie fonctionnel, les chirurgiens referment l’incision abdominale en couches successives. Le patient est ensuite transféré en unité de soins intensifs pour une surveillance médicale étroite.
  • Suivi post-opératoire immédiat : les premières 24 à 48 heures sont déterminantes car elles permettent de surveiller les signes de rejet, les risques d’infection, et les complications vasculaires ou biliaires. Un traitement immunosuppresseur est administré au patient pour prévenir le rejet du foie greffé.

Chaque étape est minutieusement contrôlée pour maximiser les chances de réussite de la greffe, et accélérer le rétablissement du patient à l'issu de la transplantation.

Existe t-il des risques de complications au terme de la greffe de foie ?

Malgré les récentes avancées chirurgicales, certaines complications post-transplantation peuvent survenir suite à une greffe. 

Rejet du foie transplanté

N'importe quel organe transplanté est susceptible d'être rejeté par le corps si aucune mesure de prévention n'est prise, et ce malgré la compatibilité des tissus et des organes des donneurs et receveurs. Ce rejet survient lorsque le système immunitaire du receveur reconnaît l'organe transplanté comme un corps étranger et l'agresse. Le rejet peut être léger et facilement maîtrisé, ou, dans des cas plus sévères, provoquer la destruction du greffon. Bien que le rejet associé à une greffe de foie soit souvent moins brutal que dans le cas d'une greffe cardiaque ou rénale, il nécessite tout de même la prise d'un traitement immunosuppresseurs. 

Si le chirurgien hépatologue observe certains signes cliniques caractéristiques suite à la greffe - une augmentation du volume du foie (hépatomégalie), des nausées, des douleurs, de la fièvre, un ictère ou des anomalies hépatiques détectées par des analyses sanguines - il réalise alors une biopsie hépatique à l’aide d’une aiguille. Cette biopsie, ou prélèvement d'un morceau de foie, permet de confirmer un éventuel rejet et d’ajuster le traitement immunosuppresseur en conséquence.

Le rejet peut être pris en charge par des corticoïdes ou, si nécessaire, par d’autres immunosuppresseurs. Si ces traitements sont inefficaces, une seconde transplantation peut être envisagée, sous réserve de la disponibilité d’un nouveau foie.

Risque d'hépatite 

Suite à une transplantation hépatique, le risque de développer une hépatite est plus élevé, tout particulièrement chez les patients ayant des antécédents d’hépatite virale B ou C. En effet, les traitements immunosuppresseurs, qui limitent l'action du système immunitaire contre le greffon, affaiblissent paradoxalement les défenses immunitaires du patient. Ils réduisent la capacité du corps à contrôler les virus latents, comme ceux des hépatites B et C. Cette immunosuppression facilite ainsi la réactivation virale et la progression de l’infection dans le nouveau foie. 

Voici les principaux types d'hépatites susceptibles de se développer suite à la greffe de foie : 

  • Hépatite virale (hépatite B et C) : la récidive de l’hépatite C est particulièrement fréquente. Elle est à l'origine d'une inflammation chronique qui entraine des lésions hépatiques dans le temps, allant jusqu’à la fibrose et la cirrhose du greffon. L’hépatite B peut également récidiver, mais elle est aujourd'hui mieux contrôlée grâce aux traitements antiviraux prophylactiques (par exemple, l’administration d’immunoglobulines anti-hépatite B et d'antiviraux comme le ténofovir).

     

  • Hépatite auto-immune : bien que rare, une hépatite auto-immune peut se développer dans le foie greffé si le système immunitaire du receveur commence à attaquer les cellules du nouveau foie, le reconnaissant à tort comme un corps étranger. Cette forme d’hépatite peut être gérée par un ajustement des traitements immunosuppresseurs pour moduler la réponse immunitaire.

     

  • Hépatite de déplétion (ou hépatite à cellules T) : ce type d’hépatite est lié à une réaction inflammatoire dans le greffon, souvent causée par des infections opportunistes ou une réaction immunitaire excessive malgré l’immunosuppression. Elle peut entraîner une altération progressive des tissus hépatiques si elle n'est pas contrôlée.

     

  • Hépatite médicamenteuse : l'usage prolongé d'immunosuppresseurs et d'autres médicaments peut, dans certains cas, induire une hépatite toxique. Cette inflammation hépatique est due à une accumulation de produits toxiques dans le foie, généralement causés

Vivre avec un nouveau foie : comment s'adapter ?

Importance du suivi post opératoire suite à une greffe de foie

Un suivi post-opératoire rigoureux est mis en place dès la sortie de l'hôpital pour garantir la sécurité du patient, et s'assurer de la bonne santé du greffon à court, moyen et long terme. 

Dans les premiers mois qui suivent la greffe, des rendez-vous médicaux réguliers sont fixés avec un hépatologue pour surveiller la fonction hépatique, ajuster les traitements immunosuppresseurs et rapidement détecter tout signe de rejet ou d'infection.  

Cette surveillance médicale repose sur :

  • Des analyses de sang fréquentes qui de vérifient l'efficacité du traitement immunosuppresseur et détectent toute anomalie biologique.
  • Des biopsies hépatiques qui sont réalisées si des signes de rejet sont observés. 

À mesure que le temps passe, les consultations avec le professionnel de santé diminuent en fréquence mais sont toute de même maintenues pour surveiller d’éventuelles complications tardives, comme la sténose biliaire, ou des effets secondaires liés aux médicaments immunosuppresseurs. 

Changement du mode de vie : alimentation, gestion du stress

Suite à une transplantation du foie, le corps doit s'habituer au nouveau greffon et ce processus peut être difficile à traverser pour le patient. Certains changements peuvent être opérés pour faciliter cette transition et améliorer la vie quotidienne

  • Nous vous conseillons d'adopter une alimentation équilibrée pour soutenir la fonction hépatique, limiter la consommation de sel pour prévenir la rétention d'eau, et éviter l'alcool, qui peut endommager le foie.
  • Soyez vigilants face aux infections, car les immunosuppresseurs affaiblissent le système immunitaire. Essayez de limiter les contacts avec des personnes malades et de respecter les consignes d'hygiène basiques. 
  • Enfin, la pratique d'une activité sportive adaptée est bénéfique pour le corps car elle permet d'évacuer le stress post opératoire et favorise ainsi le processus de guérison. 

 

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en hépato-gastro-entérologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.

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Vos questions les plus fréquentes

Quelle est l'espérance de vie après une greffe de foie ?

L'espérance de vie après une greffe de foie a considérablement augmenté grâce aux avancées en matière de chirurgie, de soins post-opératoires et de traitements immunosuppresseurs. Aujourd’hui, environ 85 % des patients survivent la première année après la greffe. Sur le long terme, la survie à 5 ans atteint environ 70-75 %, et près de 60 % des patients vivent au moins 10 ans après la transplantation. Certains facteurs influent sur cette espérance de vie, notamment l’âge du patient, la cause de la greffe, la présence de comorbidités, ainsi que le respect du suivi médical et des traitements préconisés par les médecins. 

Comment se passe une transplantation de foie ?

Une transplantation de foie consiste à remplacer un foie malade par un foie sain provenant d’un donneur. L’opération débute par l'ablation du foie défaillant, puis le foie sain est positionné et connecté aux vaisseaux sanguins (veine porte, veine cave, artères hépatiques) et aux voies biliaires pour rétablir le flux sanguin et le drainage biliaire. Cette intervention dure entre 6 et 12 heures et nécessite une surveillance intensive post-opératoire pour prévenir les risques de rejet, d'infections et de complications vasculaires ou biliaires. Un traitement immunosuppresseur est ensuite instauré pour éviter le rejet de l’organe transplanté.

Quelle est la différence entre une greffe et une transplantation ?

Les termes greffe et transplantation sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais il existe des nuances. 

  • La greffe désigne le transfert d'un tissu ou d'un organe d'une partie du corps à une autre, ou d'un donneur à un receveur, sans forcément inclure les connexions vasculaires. Elle peut aussi concerner des tissus non vascularisés, comme la peau ou le cartilage.
  • La transplantation, en revanche, se réfère spécifiquement au remplacement d’un organe entier (comme le foie, le cœur ou le rein) et implique toujours la connexion des vaisseaux sanguins (anastomose) pour rétablir la circulation. 

Dans le cadre du foie, on parle donc souvent de "transplantation hépatique" car elle nécessite la connexion vasculaire pour que l’organe fonctionne, même si le terme "greffe de foie" est également utilisé par commodité.

Qui est prioritaire pour une greffe de foie ?

La priorité pour une greffe de foie est déterminée par la gravité de l’état du patient, évaluée principalement à l'aide du score MELD (Model for End-stage Liver Disease). Ce score prend en compte des paramètres biologiques, tels que les niveaux de bilirubine, de créatinine et le temps de coagulation, afin d'estimer le risque de décès à court terme du patient sans greffe. Les patients ayant un score MELD élevé, indiquant une insuffisance hépatique avancée, sont prioritaires sur la liste d'attente.

D'autres facteurs peuvent influencer le choix des médecins et l'ordre de priorisation des demandeurs, notamment le caractère d'urgence médicale, la présence de certaines complications (comme le syndrome hépato-rénal ou des saignements récurrents), ainsi que la compatibilité du demandeur avec le foie disponible (groupe sanguin, taille). Les patients atteints d'un cancer du foie peuvent également être prioritaires s'ils répondent aux critères de Milan, qui limitent le nombre et la taille des tumeurs pour garantir de bonnes chances de succès après la greffe.

Peut-on vivre sans foie ?

Non, il est impossible de vivre sans foie, car cet organe est essentiel pour de nombreuses fonctions vitales, notamment la détoxification, la digestion des graisses, et la régulation des substances chimiques dans le sang. En cas de défaillance hépatique terminale, seule une greffe peut remplacer ces fonctions et permettre la survie.

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