Cancer du péritoine – symptômes, diagnostic et traitement
Le cancer du péritoine se développe à partir de la fine membrane qui tapisse la cavité abdominale et recouvre les organes qu’elle contient. C’est une maladie rare qui touche moins de 200 personnes par an en France. Ses symptômes sont non spécifiques à la maladie et peuvent traduire d’autres troubles bénins. Voici un aperçu des informations essentielles.

Qu’est-ce qu’un cancer du péritoine ?
Le péritoine est une membrane protectrice qui tapisse les parois internes de l’abdomen et enveloppe les organes digestifs. Le cancer du péritoine correspond à la prolifération de cellules cancéreuses dans cette membrane. Il existe deux formes principales :
- Le cancer du péritoine primitif, qui naît directement à partir des cellules du péritoine
- La carcinose péritonéale secondaire, plus fréquente, issue de la dissémination d’un autre cancer (ovaire, cancer du côlon, cancer de l’estomac, cancer du pancréas, cancer du sein)
Certaines maladies rares du péritoine sont également possibles, comme le pseudomyxome péritonéal, le mésothéliome péritonéal ou le carcinome péritonéal primitif. Les causes exactes restent mal connues. L’exposition à l’amiante, certaines anomalies congénitales, des inflammations chroniques ou des prédispositions génétiques (syndrome de Lynch, mutations BRCA) peuvent augmenter le risque. Dans les formes secondaires, le cancer survient le plus souvent à distance d’une tumeur abdominale.
Quels sont les symptômes du cancer du péritoine ?
Les symptômes précoces sont souvent discrets. Le premier signe est souvent un gonflement du ventre dû à une accumulation de liquide (ascite). D’autres symptômes peuvent apparaître :
- Douleurs abdominales diffuses ou localisées
- Troubles digestifs persistants (nausées, vomissements, constipation ou diarrhée)
- Perte de poids et fatigue inexpliquée
- Sensation de lourdeur abdominale ou fièvre légère
Parfois, le diagnostic est posé de manière fortuite lors d’un examen d’imagerie réalisé pour une autre raison.
Une distension abdominale inexpliquée associée à une perte d’appétit doit motiver une consultation médicale rapide.
Comment se déroule le diagnostic du cancer du péritoine ?
Le diagnostic repose sur plusieurs examens d’imagerie médicale. Une échographie abdominale est souvent réalisée en premier. à la recherche d’une ascite ou de nodules péritonéaux. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien ou une IRM permet ensuite de préciser l’étendue de la maladie.
Un TEP-scan peut compléter le bilan. C’set la biopsie qui confirme la nature cancéreuse des cellules. Elle est généralement effectuée par cœlioscopie exploratrice qui permet aussi d’observer directement les lésions. Ces examens sont ensuite discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
Quels traitements pour un cancer du péritoine ?
Le traitement dépend de l’origine et de l’étendue de la maladie. Trois approches sont principalement utilisées : chirurgie, chimiothérapie et, plus rarement, radiothérapie.
Chirurgie et chimiothérapie péritonéale
Lorsque c’est possible, la chirurgie de cytoréduction vise à retirer le maximum de tissu tumoral visible. Elle est souvent associée à une chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) : les médicaments sont diffusés directement dans le péritoine, chauffés à 42 °C pour détruire les cellules résiduelles. Cette combinaison permet d’obtenir de bons résultats dans les formes localisées, mais elle est réservée à des patients sélectionnés.
La CHIP associe chirurgie et chimiothérapie en un seul temps opératoire pour maximiser l’efficacité du traitement.
Chez les patients fragiles, une alternative existe : la PIPAC (chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols). Elle consiste à vaporiser la chimiothérapie sous forme d’aérosol dans la cavité abdominale pour limiter la toxicité tout en ralentissant la progression du cancer.
Radiothérapie et traitements complémentaires
La radiothérapie n’est pas un traitement standard du cancer du péritoine. Elle peut toutefois être proposée à visée palliative pour soulager des douleurs ou stabiliser une lésion localisée. Les équipes du Centre de Cancérologie Les Dentellières utilisent les protocoles de radiothérapie les plus modernes pour cibler les lésions sans altérer les tissus sains. Une chimiothérapie systémique peut compléter le traitement pour réduire le risque de récidive.
Quelle est l’espérance des patients avec un cancer du péritoine ?
Le pronostic de cancer du péritoine dépend du type de tumeur et de la possibilité d’une chirurgie complète. Les formes localisées traitées précocement offrent de meilleures perspectives. Après une chirurgie et CHIP réussies, la survie à 5 ans peut en effet dépasser 50 %.
Les formes secondaires ou étendues sont plus complexes. Néanmoins les protocoles combinés (CHIP, PIPAC, chimiothérapie) ont amélioré la qualité et la durée de vie, surtout lorsqu’ils s’accompagnent d’un suivi régulier pour repérer toute récidive.
Questions fréquentes sur le cancer du péritoine
Le cancer du péritoine est-il douloureux ?
Pas toujours. Les douleurs apparaissent surtout en cas d’inflammation ou d’occlusion. Une simple distension abdominale peut être le seul signe visible.
Peut-on guérir d’un cancer du péritoine ?
Oui, certaines formes localisées peuvent être guéries grâce à la chirurgie et à la CHIP. D’autres peuvent être stabilisées durablement par la PIPAC ou la chimiothérapie systémique.
Un ventre gonflé est-il un signe de cancer ?
Non. Le gonflement abdominal peut avoir des causes bénignes, mais s’il s’accompagne de perte d’appétit, de jaunisse ou de fatigue persistante, il justifie une consultation.
Quels sont les facteurs de risque connus ?
L’amiante, certaines maladies chroniques du foie ou du péritoine et des antécédents de cancers digestifs augmentent le risque.
Article écrit le 17/12/2025, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières
