Rupture d’anévrisme

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L’anévrisme désigne une dilatation localisée d’une artère — plus rarement d’une veine. Or cette dilatation entraîne un amincissement et donc une fragilisation de la paroi artérielle, laquelle peut se fissurer ou se rompre, générant une hémorragie. On parle alors de rupture d’anévrisme. Il s’agit d’une urgence médicale absolue.

Par anévrisme, on désigne la dilatation progressive d’une artère (anévrisme fusiforme) ou la formation d’une poche de sang (anévrisme sacciforme) sur un segment précis de l’artère. Cela se produit de façon beaucoup plus rare sur une veine. La taille de cet anévrisme est variable, de même que sa localisation. L’anévrisme peut en effet concerner les artères du cerveau, du cœur, de l’abdomen, du foie, du genou, du bassin.

La rupture d’anévrisme est une complication, avec risques mortels, de l’anévrisme. La dilatation d’un segment artériel, de même que la formation d’un anévrisme en forme de sac fragilisent la paroi de l’artère en l’étirant. À un moment donné, la paroi de l’artère peut se fissurer ou se rompre, ce qui entraîne une hémorragie. On parle alors de rupture d’anévrisme. Cette hémorragie peut être mortelle en l’absence de prise en charge médicale rapide. En effet, le sang va exercer une pression sanguine considérable sur les zones proches de la brèche et affecter gravement le fonctionnement des organes voisins.

La rupture d’anévrisme au cerveau

L’anévrisme cérébral correspond à une fissure ou à une rupture d’une artère qui irrigue le cerveau, avec pour conséquence une hémorragie intracrânienne et un accident vasculaire cérébral (AVC). C’est la forme d’anévrisme la plus courante selon la Haute Autorité de Santé, affectant majoritairement les femmes (60 à 65 %), particulièrement sur la tranche d’âge de 50 à 60 ans, en raison de facteurs hormonaux.

La rupture d’anévrisme aortique

La rupture d’anévrisme aortique désigne la rupture de l’aorte, qui est la plus grosse artère de l’organisme, commençant par l’aorte thoracique et se prolongeant par l’aorte abdominale.

La rupture d’anévrisme du cœur

La rupture d’anévrisme du cœur signifie qu’il y a eu une rupture au niveau de l’aorte thoracique, souvent au niveau du ventricule gauche. Cet incident est fréquemment consécutif à un infarctus du myocarde et affecte surtout les seniors hommes.

 L’anévrisme de l’aorte abdominale

L’anévrisme de l’aorte abdominale se produit quand il y a une dilatation anormale de l’aorte abdominale (diamètre de plus de 3 cm), ou la formation d’une poche de sang sur la paroi de cette dernière. Dans 85 % des cas, cet anévrisme se situe au niveau des artères iliaques ou rénales.

 Les autres ruptures d’anévrisme

Les anévrismes peuvent se manifester au niveau d’autres artères que celles du cerveau, du cœur ou de l’abdomen. On peut ainsi en observer sur les artères du bassin, des genoux, du foie… Quand ces anévrismes se dilatent, ils rendent la paroi des artères très fine, laquelle finit par se rompre : il y a alors rupture d’anévrisme.

Divers facteurs de risque et causes ont été observés dans les ruptures d’anévrisme, au nombre desquels :

• le tabac ;
• l’alcool,
• l’hypertension artérielle
• le cholestérol
• l’obésité
• le diabète
• l’avancée de l’âge (au-delà de 50 ans).

Même chose si le sujet souffre de certaines infections non prises en charge, comme la syphilis, ou présente des antécédents familiaux d’anévrismes de ce type. Par ailleurs, en raison de facteurs hormonaux, les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes par les anévrismes cérébraux, tandis que les hommes sont plus affectés que les femmes par les anévrismes de l’aorte abdominale. Enfin, plus l’anévrisme est gros, plus ses risques de rupture sont élevés.  

L’anévrisme est bien souvent asymptomatique, quelle que soit sa localisation, sauf de rares cas quand son volume devient important et peut engendrer des céphalées (anévrisme cérébral). Lors de la rupture d’anévrisme, les symptômes observés dépendent de la nature de l’anévrisme en question et de sa gravité.

Les symptômes d’une rupture d’anévrisme cérébral

Dans le cas d’un anévrisme cérébral, les symptômes sont essentiellement des maux de tête aussi violents que soudains, accompagnés de nausées, de vomissements, d’une raideur de la nuque, voire d’une perte de connaissance pouvant conduire au coma et à la mort.  

Les symptômes d’une rupture d’anévrisme aortique

Dans le cas d’un anévrisme aortique, la personne éprouve une violente douleur thoracique ou abdominale, accompagnée de difficultés à respirer et d’une chute de la tension artérielle.

Les symptômes d’une rupture d’anévrisme de l’aorte abdominale

La rupture d’anévrisme de l’aorte abdominale se manifeste par des douleurs abdominales intenses sous la forme de ceinture, des contractures des muscles abdominaux, des nausées, des vomissements et une difficulté à uriner ou à aller à la selle.  

Pour diagnostiquer une rupture d’anévrisme, le spécialiste effectue des examens propres au type d’anévrisme suspecté : un scanner ou une IRM pour confirmer l’existence d’une hémorragie, une artériographie (ou angiographie) pour évaluer l’état des artères et situer précisément l’hémorragie, ou encore une ponction lombaire.

Les traitements d’une rupture d’anévrisme sont chirurgicaux. Ils peuvent emprunter deux voies :

• le traitement endovasculaire : le chirurgien introduit un cathéter par l’artère fémorale jusqu’à l’anévrisme. Puis la poche d’anévrisme est bouchée par des spirales en platine appelées "coils". C’est la solution choisie dans 9 cas sur 10 ;
• le clippage du collet de l’anévrisme : l’anévrisme est clippé par une pince en forme de clip, au niveau de sa base, qui le relie à l’artère. La circulation sanguine ne passe donc plus par lui, de sorte qu’il diminue. 

Prévenir une rupture d’anévrisme passe surtout par l’adoption d’une bonne hygiène de vie (arrêt du tabac, consommation très modérée d’alcool, alimentation équilibrée et pratique sportive). Si l’anévrisme a été détecté fortuitement à l’occasion d’un examen radiologique, des mesures pour prévenir sa rupture sont prises s’il atteint une taille critique (supérieure à 5 cm et évoluant de plus d’un centimètre par an) et que le patient a un bon état de santé général (pas de comorbidités). Elles passent par un traitement chirurgical (évoqué ci-dessus) ou par la pose d’une endoprothèse pour renforcer la paroi de l’aorte affaiblie et éviter sa rupture.

Les complications d’une rupture d’anévrisme sont multiples et peuvent être mortelles. Les séquelles d’une rupture d’anévrisme dépendent de la localisation et de l’importance de l’anévrisme lors de sa rupture. On peut avoir affaire à un thrombo-embolisme veineux, à des douleurs thoraciques et/ou lombaires sévères, à une angine de poitrine (angor), ou encore à une paralysie, une altération de la vision, de la parole, de l’audition ou des capacités mentales.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en angiologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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