Rectite (Proctite)

La rectite est une inflammation du rectum qui peut résulter d'infections, de maladies inflammatoires de l'intestin ou de traitements comme la radiothérapie. Elle touche un pourcentage significatif des patients souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et représente environ 30 à 50% des cas de proctite. 

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La rectite est une inflammation du rectum pouvant être causée par des infections, des maladies inflammatoires de l'intestin, ou des effets secondaires de la radiothérapie. Ses symptômes incluent des douleurs rectales, des saignements, des envies fréquentes et douloureuses d'aller à la selle, ainsi que des sécrétions muco-purulentes. Le traitement varie en fonction de la cause originelle et peut inclure des médicaments anti-inflammatoires, des antibiotiques ou des thérapies spécifiques.

Mieux comprendre la rectite

Rectite : une maladie caractérisée par une inflammation du rectum

La rectite est une inflammation de la muqueuse du rectum, qui est la partie terminale du gros intestin située juste avant l'anus.

Anatomiquement, le rectum mesure environ une quinzaine de centimètres de long et est en charge du stockage temporaire des matières fécales avant leur expulsion par l'anus. La muqueuse rectale est composée de plusieurs couches de tissus, dont une muqueuse interne riche en cellules glandulaires et vasculaires. Lorsqu'une inflammation survient, elle affecte cette muqueuse, entraînant une réponse inflammatoire qui peut perturber la fonction normale du rectum et affecter la continuité du tube digestif. La rectite, en touchant cette région spécifique du tube digestif, peut entraîner des perturbations dans la fonction de stockage et d'évacuation des matières fécales, impactant ainsi le confort et la santé digestive de la personne.

Rectite ou proctite : quelle différence ?

La rectite et la proctite sont deux termes médicaux souvent utilisés de manière interchangeable pour décrire une inflammation du rectum, la partie terminale du gros intestin. Ainsi, bien que les deux termes puissent avoir des nuances selon le contexte, ils sont généralement considérés comme synonymes dans la littérature médicale.

Rectite : image d'un medecin tenant une maquette de rectum

Rectite radique, rectite inflammatoire, rectite hémorragique : quelles sont les causes des différents types de rectites ?

Les différents types de rectites peuvent être classés selon la cause originelle de l'inflammation.

  • La rectite infectieuse est causée par des infections bactériennes, virales ou parasitaires, comme celles provoquées par des bactéries telles que Chlamydia trachomatis ou des virus comme l'herpès simplex.
  • La rectite inflammatoire résulte de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, comme la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, où l'inflammation est une composante de la maladie sous-jacente.
  • La proctite radique survient à la suite d'une exposition aux radiations, par exemple dans le cadre de traitements contre le cancer de la prostate et du rectum, et endommage les tissus rectaux. 
  • La rectite médicamenteuse ou allergique est provoquée par des réactions à certains médicaments ou substances irritantes.
  • La rectite ischémique est causée par une réduction de l'apport sanguin au rectum
  • La rectite traumatique est la conséquence de blessures physiques ou d'interventions chirurgicales.

Chaque type de rectite requiert donc une approche thérapeutique adaptée à sa cause spécifique.

Faux besoins, ténesme rectal, saignements : quels sont le symptômes d'une proctite ?

Les rectites se manifestent par divers symptômes qui affectent la région rectale.

L'un des signes les plus fréquents est une sensation de douleur ou d'inconfort dans le rectum, souvent accompagnée d'une pression constante et d'une envie impérieuse d'aller à la selle, même en l'absence de selles réelles (on parle de ténesme ou faux besoins). Des saignements rectaux indolores peuvent survenir, allant de traces de sang sur le papier hygiénique à des écoulements plus importants. Les personnes concernées peuvent aussi remarquer des sécrétions anormales, comme du mucus ou du pus, qui accompagnent les selles ou qui s'écoulent de manière spontanée. Dans certains cas, des démangeaisons ou une sensation de brûlure peuvent se faire ressentir dans la région anale. La consistance des selles peut changer et une diarrhée peut se développer, parfois accompagnée de douleurs abdominales, notamment lorsque l'inflammation est sévère. Ces symptômes peuvent entraîner une gêne importante et avoir un impact sur la qualité de vie du patient.

Si vous observez un ou plusieurs de ces symptômes, n'hésitez pas à consulter votre médecin généraliste ou un gastro-entérologue afin qu'un diagnostic soit posé. La rectite se soigne très bien si elle est prise à temps. 

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Diagnostic de la proctite : comment savoir si je souffre d'une inflammation du rectum ?

Le diagnostic de la rectite repose sur une combinaison d'examens cliniques et de tests complémentaires.

Lors de la consultation, le médecin gastro-entérologue procède d'abord à un premier examen clinique qui peut inclure une palpation de l'abdomen pour détecter des zones de sensibilité ou de douleur. Le médecin peut également effectuer un examen rectal digital, qui consiste à insérer un doigt ganté et lubrifié dans le rectum pour évaluer la sensibilité, la présence de masses, d'anomalies ou de saignements. Cet examen permet d'obtenir des informations initiales sur l'état de la muqueuse rectale et de la zone environnante.

Pour confirmer le diagnostic, un examen d''exploration - rectoscopie ou sigmoïdoscopie - est souvent pratiqué. Dans le cadre de ces examens, un endoscope, un tube fin et flexible muni d'une caméra et d'une source de lumière, est introduit dans l'anus du patient pour visualiser directement la paroi interne du rectum et du côlon inférieur. Le médecin recherche alors des signes d'inflammation, d'ulcérations ou de saignements. 

Des échantillons de tissu de la muqueuse rectale (biopsies) sont parfois prélevés en parallèle afin d'identifier les causes pathologiques de l'inflammation. (maladie inflammatoire chronique de l'intestin, infection...)

Des analyses de selles sont également couramment demandées pour détecter la présence de pathogènes bactériens, viraux ou parasitaires.

Enfin, des analyses sanguines aident à évaluer l'inflammation systémique et à détecter des signes d'anémie, qui peut survenir en cas de saignements prolongés.

Comment guérir une rectite et quels traitements privilégier ?

La prise en charge de la rectite consiste généralement à :

  • Soulager les symptômes de la maladie pour améliorer la qualité de vie du patient,
  • Traiter l'origine de l'inflammation pour guérir totalement le patient.

Lorsque la rectite est d'origine infectieuse, des antibiotiques ou des antiviraux peuvent être prescrits pour éliminer les agents pathogènes responsables de l'infection.

Si la rectite découle de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, des médicaments anti-inflammatoires, tels que les dérivés de l'acide 5-aminosalicylique (5-ASA), sont souvent utilisés pour réduire l'inflammation. Dans les cas plus graves, des médicaments immunosuppresseurs sont administrés pour contrôler l'inflammation, en réduisant la réponse du système immunitaire.

Si la rectite est conséquente à une radiothérapie (rectite radique), des traitements locaux, comme des suppositoires ou des lavements médicamenteux, sont employés pour apaiser l'irritation et favoriser la guérison des tissus. Des modifications alimentaires peuvent aussi faciliter la digestion et réduire l'irritation du rectum. On conseille généralement au patient de réduire sa consommation d'aliments épicé ou trop gras, de bien s'hydrater et de favoriser des aliments riches en fibres. La consommation d'alcool est à limiter car elle a tendance à irriter le tractus digestif.

Enfin, dans des situations complexes ou résistantes aux traitements standards, des interventions plus spécifiques peuvent être envisagées pour traiter des complications liées à la maladie : on peut notamment citer la protectomie, une ablation totale ou partielle du côlon, réservée aux situations où des complications graves persistent, comme dans les cas de maladies inflammatoires chroniques sévères ou de cancers. Ou encore la coagulation endoscopique, une procédure qui permet de cautériser les zones du rectum qui saignent, à l'aide d'une sonde thermique ou d'une électrocoagulation.

✍️ Bien qu'inconfortables pour le patient, les cas de rectites légères se soignent plutôt bien. Les symptômes de la maladie peuvent s'améliorer de manière significative dans un délai relativement court lorsqu'ils sont traités précocement. 

Rectocolite hémorragique  : une complication sévère de la rectite

La rectocolite hémorragique est une forme sévère de maladie inflammatoire chronique de l'intestin qui affecte principalement la muqueuse du rectum et peut s'étendre à l'ensemble du côlon

Considérée comme une complication possible de la rectite lorsqu'elle s'aggrave ou n'est pas correctement traitée, la rectocolite hémorragique se manifeste par une inflammation intense du rectum et la formation d'ulcérations de la paroi intestinale. Cette affection est à l'origine de saignements abondants, de douleurs abdominales, de diarrhées sanglantes fréquentes et d'une perte de poids significative (due à un manque d'appétit, aux diarrhées ou à une malabsorption des aliments). 

Si elle n'est pas gérée efficacement, elle peut conduire à des complications graves comme : 

  • le mégacôlon toxique, une dilatation aiguë du côlon accompagnée d'une inflammation sévère. Cette dilatation peut entraîner un risque élevé de perforation intestinale et d'infection systémique (septicémie).
  • une perforation intestinale,
  • un risque accru de cancer colorectal.

Il est donc capital que la rectite soit dépistée précocement pour éviter une évolution de la maladie en rectocolite hémorragique et maintenir la santé intestinale du patient à long terme.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gastro-entérologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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Vos questions les plus fréquentes

Quel anti-inflammatoire utiliser pour une rectite ?

Les anti-inflammatoires utilisés pour soigner la rectite dépendent de :

  •  la cause

  •  et de la sévérité de l'inflammation.

Les anti-inflammatoires aminosalicylés, comme la mésalazine, sont fréquemment prescrits en première intention pour réduire l'inflammation de la muqueuse rectale. La mésalazine peut être administrée par voie orale ou sous forme de suppositoires ou lavements pour une action locale directe. Dans les cas plus sévères, des corticostéroïdes topiques ou systémiques, comme la prednisone, peuvent être employés pour leur puissante action anti-inflammatoire.

Ces traitements visent à réduire l'inflammation et à soulager les symptômes, mais leur utilisation doit être encadrée par un professionnel de santé pour limiter les effets secondaires potentiels.

Qu'est ce qu'un rectite chronique ?

Une rectite chronique est une inflammation persistante du rectum qui dure sur une période prolongée, généralement plus de quelques semaines ou mois.

 Contrairement à une rectite aiguë, qui survient de manière soudaine et peut disparaître rapidement après traitement, la forme chronique est souvent liée à des affections sous-jacentes comme les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (ex. colite ulcéreuse ou maladie de Crohn). Cette forme d'inflammation peut entraîner des symptômes récurrents tels que douleurs rectales, saignements, sécrétions muqueuses et un besoin urgent et fréquent d'aller à la selle. 

La gestion de la rectite chronique nécessite souvent un traitement à long terme pour contrôler l'inflammation et prévenir les poussées de la maladie.

Qui consulter pour une rectite ?

Il est conseillé de consulter un gastro-entérologue, spécialiste du système digestif, qui possède l'expertise nécessaire pour diagnostiquer et traiter les affections du rectum et du côlon.  Si l'inflammation est liée à des infections ou des maladies sexuellement transmissibles, un médecin généraliste ou un infectiologue peut également être impliqué dans le diagnostic initial et la prise en charge. Dans certains cas, un proctologue, chirurgien spécialisé dans les troubles de l'anus et du rectum, peut intervenir, surtout si des interventions plus invasives ou des examens approfondis sont nécessaires. 

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