Qu'est-ce que le choléra ?
Le choléra est une maladie diarrhéique sévère non fébrile, qui se contracte par l’ingestion de bactéries (vibrio cholerae) présentes dans de l’eau ou des aliments contaminés. Le choléra peut s’éviter par des mesures d’hygiène. Dans la grande majorité des cas, il se soigne avec des traitements simples (sels de réhydratation). Mais la maladie reste mortelle dans 25 à 50% des cas en l’absence de soins.
Ce n'est pas directement la bactérie qui fait des dégâts mais la toxine qu'elle sécrète qui va désorganiser la sécrétion de l'eau par la muqueuse digestive.
La transmission et les épidémies de choléra
La maladie résulte de l’ingestion d’aliments et d’eau contaminés, directement ou indirectement, par des excréments ou des vomissures de personnes contaminées. La transmission se fait donc d'une personne contaminée rejetant les bactéries dans ses selles qui vont souiller de l'eau, des aliments ou des mains et être ainsi absorbées par une autre personne.
Comme avec d'autres maladies les malades qui s'ignorent - à savoir les porteurs sains qui hébergent et rejettent la bactérie sans avoir de symptômes - sont nombreux et peuvent donc répandre la maladie sans que nul ne le soupçonne a priori.
Le choléra n’affecte que l’être humain. Il n’existe pas d'insectes vecteur ni d’hôte réservoir animal. La bactérie toutefois persiste dans les milieux aquatiques.
Cette maladie sévit de façon dite endémo-épidémique. C'est à dire qu'elle reste présente en permanence à bas bruit de manière continue, puis déclenche de temps à autre des épidémies de choléra.
Le choléra est une maladie de la pauvreté, lorsque les systèmes d'assainissement d'eau ne permettent pas d'approvisionner les populations en eau potable. Il sévit lors des catastrophes entraînant de fortes concentrations humaines où l'installation d'épuration d'eau ne peut être faite rapidement.
Malheureusement les circonstances propices à la persistance de la bactérie sont loin d'être rares puisque l'OMS estime à plus de 2 milliards le nombre de personnes qui n'ont pas accès à des conditions d'hygiène et d'approvisionnement en eau satisfaisantes. Le résultat en est entre 1 et 4 millions de cas et entre 20 000 et 140 000 décès selon les années.
Prévention du choléra
- Hygiène
Une prévention efficace est assurée par des règles d’hygiène simples appliquées à l'eau et à l’alimentation. C’est le mode de prévention prioritaire contre les vibrions cholériques.
Au niveau individuel, même en pleine épidémie de choléra, le simple fait de boire de l'eau encapsulée ouverte par ses propres soins, de ne manger que des plats cuisinés et chauds, et d'éviter tout ce qui est cru sauf à s'être assuré de sa saine provenance suffit.
Il faut absorber une certaine quantité de bactéries pour que le choléra puisse se déclarer car elle est détruite par l'acidité gastrique ; il faut donc de fortes doses de bactéries pour qu'elles passent la barrière et arrivent à l'intestin où elles s'accrochent à la paroi et libèrent leur toxine qui va créer les dégâts.
L'hygiène des mains est le complément indispensable que tout le monde connaît désormais.
Pour les pays d'endémie, la prévention du choléra réside à long terme dans la mise en œuvre d’activités d’assainissement, dans l’accès à l’eau potable pour tous, dans le développement économique et dans l’accès aux soins.
- Les vaccins contre le choléra
Le vaccin disponible en France (Dukoral), oral et bien toléré, confère dans toutes les classes d’âge (supérieure à 2 ans) une protection de 85 à 90% pendant 6 mois, qui décline toutefois rapidement chez les enfants de moins de 5 ans, mais avoisine encore les 60% au bout de 2 ans chez les enfants plus âgés et les adultes.
La vaccination anticholérique n'est pas recommandée chez les voyageurs pour qui les mesures d'hygiène sont suffisantes si elles sont bien respectées. Elle reste toutefois recommandée pour les personnes devant intervenir auprès de malades en situation d’épidémie. Elle ne doit cependant jamais se substituer aux mesures d’hygiènes citées précédemment.
Le vaccin est utilisé pour endiguer les épidémies. Malheureusement il est cher, et sa production est limitée, ayant parfois obligé à ne donner qu'une dose quand il en faudrait deux.
Le schéma vaccinal comporte deux doses administrées par voie orale à 1 semaine d’intervalle pour les adultes et enfants de plus de 6 ans. Trois doses sont nécessaires pour les enfants entre 2 et 6 ans. Un rappel à 2 ans est proposé en cas de besoin pour les adultes, et à 6 mois pour les enfants entre 2 et 6 ans.
D’après les études portant sur les voyageurs à destination de pays ou zones qui signalent des flambées de choléra, ce vaccin confère également une protection à court terme de 50 % environ contre la diarrhée due à Escherichia coli entérotoxinogène (ETEC).
Le traitement du choléra
Le traitement du choléra est simple mais doit être administré dans un délai très bref après l’apparition des symptômes. Il consiste essentiellement à réhydrater rapidement le malade à l’aide d'eau propre additionnée de sels de réhydratation administrés par voie orale. Dans les cas plus sévères la réhydratation se fait par voie intraveineuse. La réhydratation peut parfois nécessiter plus de 10 litres d'eau par jour.
L’administration systématique d’antibiotiques n’est pas recommandée car elle est inefficace sur la propagation des épidémies et contribue à renforcer les résistances. Elle n’est adaptée que dans les formes sévères afin de raccourcir la durée des épisodes diarrhéiques et de diminuer l’importance des soins de réhydratation.
Géographie : choléra
Si la maladie a décimé des populations entières dans les pays du Nord, elle n'affecte aujourd'hui que les pays où l'hygiène est mal contrôlée. D'après l'OMS (Organisation mondiale de la santé), ce sont en moyenne 3 millions de cas et près de 100 000 morts liés au choléra qui sont à déplorer chaque année dans le monde. Toutes les régions du monde sont touchées, l’Afrique au premier chef déclare à elle seule plus de la moitié des cas.
Le choléra se trouve : Burundi, Cameroun, République Démocratique du Congo, Éthiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Nigéria, Zambie ; Haïti, République Dominicaine, Afghanistan, Liban, Pakistan, Somalie, Syrie, Bangladesh, Philippines
Quels sont les symptômes du choléra ?
Le choléra est une maladie intestinale aiguë, qui se transmet par voie oro-fécale lors de l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, ou lorsque les mains souillées sont portées à la bouche.
Dans une grande majorité des cas, l’infection est asymptomatique même si le sujet reste contagieux pour son entourage. Lorsqu'elles sont malades, 80 % des personnes développent des symptômes digestifs modérés. Pour les autres l’infection donne lieu à des diarrhées aqueuses profuses d’apparition brutale, plus ou moins accompagnées de vomissements, engendrant une déshydratation rapide pouvant conduire au décès en quelques heures en l’absence de traitement.
Quelle est la cause principale du choléra ? Vibrio cholerae et toxine cholérique
Le choléra est dû à une bactérie de l'espèce vibrio cholerae. Cette bactérie s'accroche à la paroi de l'intestin et sécrète une toxine qui va faire sortir de l'eau des cellules de cette paroi en quantité importante, expliquant la diarrhée typique du choléra.
Il existe différents groupes de vibrio cholerae plus ou moins virulents, qui sécrètent toutefois tous la toxine délétère.
Choléra : les risques pour les voyageurs
Le risque est très faible pour la plupart des voyageurs, y compris dans les pays où la maladie donne lieu à des épidémies de choléra récurrentes, car ils peuvent l’éviter par des mesures d’hygiène simples (consommation d'eau potable, lavage des mains, épluchage des fruits, consommation d'aliments chauds et cuits ... ).
Le personnel humanitaire peut être exposé dans les zones sinistrées et les camps de réfugiés. Pour cette catégorie de voyageurs, la vaccination peut être envisagée.
Enfin lorsque les moyens le permettent, il n'est pas très difficile de traiter un malade du choléra.
Le choléra, encore en France aujourd'hui ?
Le choléra est grandement lié à la gestion de l’environnement. Il touche donc surtout les pays pauvres où les services d’assainissement et l’approvisionnement en eau potable sont insuffisants, ainsi que les pays en guerre dont les infrastructures peuvent être détruites.
De nombreux pays en voie de développement sont touchés, notamment en Afrique et en Asie, mais aussi en Amérique centrale et australe. La situation actuelle voit se développer le choléra dans des pays où la bactérie ne circulait plus depuis des décennies comme au Moyen Orient.
Ainsi au XXIème siècle, les épidémies de choléra ont touché Kaboul en Afghanistan, le Yémen en guerre, Haïti dans la misère... En 2022, le choléra a fait sa réapparition dans dix pays du monde.
En France l'hygiène et l'assainissement sont suffisants pour avoir permis d'éliminer le choléra, tout au moins en métropole. En Guyane des cas sporadiques limités peuvent se déclarer, rapidement circonscrits avant de causer une épidémie. Il en va de même à Mayotte.
Il peut arriver enfin qu'une personne de retour d'un pays contaminé revienne porteur de la bactérie. Ces cas sont rarissimes et vite traités, sans pouvoir déclencher d'épidémie.
Vos questions fréquemment posées
Comment se transmet le choléra ?
La transmission du choléra se fait de manière indirecte depuis les selles d'une personne infectée qui a rejeté la bactérie en quantité importante dans sa diarrhée, qui caractérise la maladie. La bactérie présente dans les déjections humaines contamine l'eau ou les aliments, ou les mains d'une personne qui va les absorber et se contaminer à son tour.
C'est pourquoi la prévention consiste avant tout à éviter d'absorber des bactéries avec de l'eau ou des aliments qui pourraient avoir été contaminés.
Est-ce que le choléra se soigne ?
Le choléra se soigne très bien. Mais c'est une urgence ; il faut agir vite puisque le problème premier est la déshydratation entraînée par la diarrhée et les vomissements. Il faut au plus vite reconstituer le volume perdu en eau mais aussi en électrolytes (sodium, potassium). On utilise pour cela des sels de réhydratation orale qui sont ajoutés à l'eau du traitement.
La réhydratation par voie orale peut ne pas être suffisante. Il faut alors réhydrater par perfusion intraveineuse si le malade ne peut rien garder dans son système digestif. Et la quantité nécessaire pour le traitement peut aller jusqu'à 15 litres d'eau par jour.
On peut enfin donner des antibiotiques si cela est vraiment nécessaire mais ce n'est en général pas le cas, les mesures de réhydratation étant suffisantes pour obtenir la guérison.
Pourquoi le choléra est dangereux ?
Le choléra est une maladie diarrhéique sévère.Dans la grande majorité des cas, on peut le traiter. En outre, les moyens, pourtant fort simples, ne sont pas toujours disponibles pour venir à bout d'épidémies liées à des situations de guerre ou des catastrophes humanitaires. C'est pourquoi, malgré la facilité du traitement, le choléra fait encore des ravages. En l'absence de traitement, le taux de létalité (mortalité chez les personnes malades de choléra) peut atteindre 70%.
Quels sont les signes cliniques du choléra ?
Trois fois sur quatre, les malades n'ont aucun symptôme. Ce qui n'empêche pas qu'ils évacuent le vibrion cholérique et restent contaminants pendant une à deux semaines.
Lorsqu'ils surviennent, les symptômes du choléra sont ceux d'une diarrhée d'apparition très brutale, très liquide, très abondante, dite "en eau de riz". Elle s'accompagne de vomissements et le tout est très rapide et entraîne une déshydratation importante qui laisse le malade épuisé. C'est une urgence médicale pour le sauver. La durée de la diarrhée est de quelques jours sous traitement.
Comment éviter le choléra ?
Le choléra se transmettant par l'eau et les aliments contaminés, la mesure préventive certaine est de ne boire que de l'eau en bouteille que l'on ouvre soi-même, et de ne manger que des aliments bien cuits et chauds. Il convient aussi de respecter l'hygiène des mains, ce qui évitera toutes les autres contaminations dites oro-fécales.
On peut alors être certain de ne pas risquer d'absorber le vibrion cholérique.
Il n'est jamais nécessaire de prendre des antibiotiques en prévention.
Pourquoi le nom de choléra ?
Le nom du choléra vient sans doute du grec "kholê" qui signifie "bile". Il a été donné en observant les malades et leur diarrhée qu'ils ont sans doute associée à la bile.
Il est aussi possible qu'il vienne du grec kholéra qui désigne la gouttière. Les spécialistes n'ont pas tranché définitivement.
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