Dépression atypique

La dépression atypique est une forme courante mais méconnue de la maladie qui touche environ 18 à 36 % des personnes souffrant de dépression.

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La dépression atypique est un type de dépression assez peu connue du grand public. Ses manifestations peuvent surprendre, car elles diffèrent des symptômes classiques associés aux troubles dépressifs. Les personnes qui en souffrent peuvent éprouver des fluctuations émotionnelles importantes qui compliquent souvent l'identification de la maladie et la pose du diagnostic. Cette affection mérite une attention particulière en raison de sa prévalence et de l'impact qu'elle peut avoir sur la qualité de vie des individus concernés. 

Définition : qu'est ce qu'une dépression atypique ?

La dépression atypique est un sous-type de dépression caractérisé par des symptômes spécifiques qui diffèrent de la dépression classique (dépression majeure). 

La particularité de ce trouble réside dans sa manifestation paradoxale : les patients maintiennent une capacité à ressentir du plaisir lors d'expériences positives, tout en vivant une profonde détresse émotionnelle. Cette sensibilité accrue au rejet dans les relations interpersonnelles s'accompagne fréquemment d'une hyperphagie marquée.

L'âge moyen d'apparition de ce type de dépression se situe vers 25 ans, avec une prévalence notable chez les jeunes adultes. Les études scientifiques révèlent un lien étroit entre cette forme de dépression et les troubles bipolaires.

Depression atypique : image d'un homme souffrant de depression face a un miroir

Quels sont les symptômes distinctifs de la dépression atypique ?

Certaines manifestations physiques constituent des marqueurs révélateurs de cette forme de dépression. On peut notamment citer :

  • Une fatigue écrasante : elle s'installe chez l'individu et s'accompagne d'une sensation de lourdeur des membres ou extrémités
  • L'hypersomnie :  la personne ressent un besoin excessif de sommeil et éprouve des difficultés à se lever le matin malgré ces longues périodes de repos.
  • Des modifications du comportement alimentaire : une augmentation de l'appétit, ou hyperphagie, est souvent observée. Elle se traduit par une consommation excessive et incontrôlée d'aliments (souvent des glucides), sur de courtes périodes de temps. 
  • Des attaques de panique : elles surviennent notamment dans les situations sociales perçues comme menaçantes.

Réactivité de l'humeur : un symptôme clé de la dépression atypique

C'est la capacité de l'individu à retrouver temporairement une humeur positive qui distingue la dépression atypique des autres formes de dépression. Face à une bonne nouvelle ou un événement heureux, la personne ressent une amélioration notable de son état émotionnel.

Cette fluctuation émotionnelle caractéristique s'observe par exemple lorsqu'un proche rend visite au patient : son humeur s'éclaircit le temps de l'interaction sociale, avant de retomber après son départ. Un mécanisme complexe qui rend le diagnostic plus subtil pour les professionnels de santé.

Les variations émotionnelles peuvent créer une confusion chez l'entourage, qui peine parfois à comprendre ces alternances entre moments de joie apparente et phases de profond abattement. Cette instabilité affective constitue un marqueur essentiel pour établir le diagnostic.

Quels sont les causes et facteurs déclencheurs d'un syndrome dépressif atypique ?

La dépression atypique résulte d'une interaction complexe entre des facteurs biologiques et environnementaux.

  • ✔️ Des recherches récentes révèlent l'implication des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la noradrénaline dans son développement.
  • ✔️ Le stress chronique et les traumatismes psychologiques précoces peuvent fragiliser le système nerveux et augmenter le risque de dépression en général. 
  • ✔️ Une prédisposition génétique augmente la vulnérabilité de l'individu face aux événements difficiles de la vie, comme la perte d'un être cher ou l'isolement social prolongé.
  • ✔️ Les modifications hormonales, notamment du cortisol, participent à l'émergence des symptômes caractéristiques de la maladie. 
  • ✔️ Les personnes ayant vécu des situations de rejet ou d'abandon durant l'enfance présentent un risque accru de développer cette forme particulière de dépression à l'âge adulte.

Troubles bipolaires et dépression atypique : quel lien ?

La recherche scientifique a mis en évidence une corrélation significative entre la dépression atypique et les troubles bipolaires de type II.

En effet, les patients présentent des caractéristiques communes : une hypersensibilité émotionnelle ou réactivité émotionnelle plus marquée, une humeur dépressive, des modifications du rythme circadien (hypersomnie) ainsi qu'une fatigue inexpliquée. Le diagnostic différentiel s'avère donc particulièrement complexe. Un examen approfondi des antécédents familiaux et l'identification de phases d'hypomanie, intrinsèques aux troubles bipolaires de type 2, permettent généralement d'affiner l'évaluation clinique et de différencier les deux troubles mentaux. 

✍️ Des études récentes montrent qu'une proportion notable des patients atteints de dépression atypique évoluent vers un trouble bipolaire, ce qui souligne l'importance de la mise en place d'un suivi médical par des spécialistes pour limiter le développement d'autres troubles mentaux.

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Quels sont les différents niveaux de sévérité de la dépression atypique ?

L'évaluation des niveaux de gravité de la dépression atypique se fait selon trois paliers distincts.

  • La forme légère de la dépression atypique se caractérise par un maintien des activités quotidiennes malgré un sentiment de fatigue persistante. 
  • Le stade modéré de la maladie est associé à une altération notable du fonctionnement social et professionnel de l'individu, avec une augmentation significative de l'intensité des troubles du sommeil et de l'appétit. La personne parvient encore à accomplir certaines tâches essentielles.
  • Le niveau le plus sévère du trouble se manifeste par une détérioration majeure de la qualité de vie. L'hypersomnie devient invalidante et la personne peut dormir jusqu'à 12 heures par jour. Un suivi médical par un professionnel de santé s'avère indispensable à ce stade, tout particulièrement face aux risques accrus de complications psychologiques.

Etat dépressif atypique : du diagnostic à la prise en charge psychiatrique

La pose du diagnostic passe par une évaluation approfondie du patient par un psychiatre

Cette démarche combine entretiens cliniques, questionnaires standardisés et analyse détaillée des antécédents familiaux. Le praticien cherche à identifier des signes distinctifs de la maladie - réactivité émotionnelle et autres comportements caractéristiques - afin de différencier cette forme de dépression des autres types.

Une fois le diagnostic posé, un plan thérapeutique personnalisé s'organise autour d'une équipe pluridisciplinaire. Le psychiatre coordonne les différentes interventions, du suivi médical jusqu'aux séances de psychothérapie, en veillant à respecter les besoins du patient. L'accompagnement psychiatrique prend bien évidemment en compte la forte réactivité émotionnelle des patients. 

Le professionnel de santé ajuste ses recommandations selon l'évolution des symptômes et la réponse aux traitements proposés. Un bilan psychologique régulier permet d'évaluer l'efficacité de la prise en charge et d'adapter le protocole si nécessaire.

Quels types de médicaments privilégier pour traiter la dépression atypique ?

La prise en charge médicamenteuse de la dépression atypique repose principalement sur les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), une classe d'antidépresseurs qui augmente la concentration de sérotonine dans le cerveau en bloquant sa recapture par les neurones. Elle participe à la régulation de l'humeur et à la réduction des symptômes dépressifs. Parmi les ISRS, le citalopram et la fluoxétine sont particulièrement efficaces. Le citalopram est apprécié pour sa bonne tolérance et ses effets secondaires limités, tandis que la fluoxétine, souvent connue sous le nom de Prozac, est reconnue pour sa capacité à réduire la fatigue et à stimuler l'énergie.

Dans certains cas, les médecins optent pour des antidépresseurs atypiques tels que la venlafaxine et la mirtazapine. La venlafaxine est un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa), qui agit sur deux neurotransmetteurs pour améliorer l'humeur et traiter les symptômes dépressifs plus sévères. La mirtazapine, quant à elle, garantit une action unique en bloquant certains récepteurs de la sérotonine et en augmentant la libération de noradrénaline Cela favorise le sommeil et l'appétit tout en réduisant l'anxiété.

La durée standard du traitement s'étend sur 6 à 12 mois minimum, afin de prévenir une rechute et de consolider la phase de rémission. Des points réguliers avec un professionnel de santé sont nécessaires pour ajuster les dosages et surveiller les effets secondaires des médicaments. Les premiers bénéfices thérapeutiques apparaissent généralement après 2 à 4 semaines de prise quotidienne, lorsque le médicament atteint un certain seuil de concentration dans le système nerveux. 

💡 La psychothérapie renforce considérablement l'efficacité du traitement médicamenteux, et se montrer particulièrement pour prévenir les rechutes.

Phase chronique et récidive de la maladie : quelle prévalence ?

On parle généralement de phase chronique lorsque les symptômes de la maladie perdurent au delà de deux ans. Cette évolution concernerait environ 15 à 20% des personnes touchées par la dépression atypique. De même pour le taux de récidive qui s'avère particulièrement élevé : jusqu'à 80% des patients connaîtront un nouvel épisode de dépression atypique dans les cinq années suivant leur rémission.

De manière générale, les épisodes dépressifs successifs tendent à se déclencher plus facilement, avec une intensité croissante. Là où le premier épisode survient souvent après un événement marquant, les suivants peuvent apparaître sans déclencheur apparent. Il est donc capital que les équipes médicales suivent avec une grande régularité les patients atteints de dépression chronique pour prévenir d'éventuelles récidives ou complications. 

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en psychiatrie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.

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Vos questions les plus fréquentes

Comment savoir si on fait une dépression souriante ?

Un individu souffrant de dépression souriante ressent généralement un grand vide intérieur, un sentiment de désespoir, un manque d'entrain pour les activités du quotidien, qu'il masque derrière un semblant de bonheur. Contrairement aux autres types de dépression, la personne parvient à cacher ses émotions négatives et continue de fonctionner normalement en société alors qu'elle souffre intérieurement. D'un point de vue clinique, les manifestations de la maladie prennent la forme d'une fatigue importante, de troubles du sommeil et de pensées récurrentes dévalorisantes. Si vous pensez souffrir de tels symptômes, n'hésitez pas à en parler à votre médecin traitant qui saura vous orienter vers un spécialiste.

Comment soigner une dépression atypique ?

Le traitement de la dépression atypique combine généralement des approches médicamenteuses et thérapeutiques. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme le citalopram ou la fluoxétine sont couramment prescrits pour améliorer l'humeur en augmentant les niveaux de sérotonine. Dans certains cas, des antidépresseurs atypiques tels que la venlafaxine ou la mirtazapine, qui agissent sur plusieurs neurotransmetteurs, peuvent être privilégiés pour leurs effets sur l'énergie et l'appétit. La psychothérapie, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), joue un rôle important car elle aide le patient à identifier et à modifier les schémas de pensée négatifs et les comportements qui en découlent. 

Quels sont les 3 niveaux de dépression ?

La dépression se divise en trois niveaux selon la gravité des symptômes : légère, modérée et sévère.

La dépression légère implique des symptômes persistants mais gérables, qui n'affectent que peu le fonctionnement social et professionnel de l'individu. La dépression modérée est caractérisée par des symptômes plus marqués qui affectent de manière significative le travail, les relations sociales et les activités quotidiennes. Enfin, la dépression sévère est associée à des symptômes intenses, tels qu'une tristesse profonde, une perte d'intérêt généralisée, des troubles du sommeil et de l'appétit, et parfois des pensées suicidaires. L'individu ne peut plus réellement fonctionner sans une aide médicale à ce stade de la maladie. 

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