Dysthymie (dépression chronique)

En France, la prévalence de la dysthymie est estimée entre 2 % et 6 % de la population générale : c'est un trouble dépressif qui touche une proportion significative de la population et nécessite une prise en charge médicale de fond. 

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Le mot "dysthymie" trouve son origine dans le grec ancien. Il est formé à partir des mots "dys-" qui signifie "difficile" ou "anormal", et "thymos", qui désigne l'âme, l'humeur ou l'esprit. Il désigne un état dépressif léger ou moyen et durable dans le temps. C'est un trouble qui s'installe de manière lente et insidieuse chez l'individu et impacte négativement sa vie quotidienne. Moins grave que la dépression majeure, la dysthymie nécessite tout de même un accompagnement médical et thérapeutique pour prévenir une aggravation des symptômes dépressifs. 

Dysthymie : mieux comprendre la dépression chronique

Définition : comment définir la dysthymie ou dépression chronique ?

Le terme dysthymie a été utilisé pour la première fois en 1921 par Emil Kraepelin, un psychiatre allemand. A l'époque, il considérait la maladie comme un état mélancolique durable. Le DSM-5, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, donne aujourd'hui une définition plus complète de la maladie. Elle considère la dysthymie comme une dépression d'intensité légère à modérée, chronique et durable dans le temps.

En effet, le diagnostic de dysthymie ne peut être validé que si :

  • les symptômes de la maladie perdurent sur une période de 2 ans au moins,
  • les symptômes ne sont pas interrompus plus de deux mois sur cette période de temps.

Le caractère moins sévère de ce type de dépression ne la rend pas pour autant moins dangereuse. La dépression chronique fait partie intégrante de la famille des troubles dépressifs et doit être prise en charge médicalement. 


Dysthymie ou schizophrénie dysthymique : quelle différence ?

La schizophrénie dysthymique et la dysthymie sont deux troubles mentaux bien distincts, bien que leurs noms dérivent du même terme.

La schizophrénie dysthymique est une affection qui combine des éléments de schizophrénie et de troubles de l'humeur. Elle se développe généralement chez des personnes schizophrènes qui souffrent de symptômes dépressifs persistants. On peut assimiler cette maladie mentale à un sous type ou une variation de la schizophrénie, incluant un aspect dysthymique ou dépressif dominant. 

La dysthymie seule n'est associée à aucun trouble psychotique et est uniquement définie par des troubles de l'humeur persistant dans le temps, d'intensité faible à modérée.

✍️ La dysthymie peut être accompagnée de périodes épisodiques de dépression plus sévère  cette situation est connue sous le nom de "double dépression".

Quelles sont les causes à l'origine d'un trouble dépressif chronique, ou dysthymie ?

Les causes de la dysthymie restent aujourd'hui méconnues. Les scientifiques ne parviennent toujours pas à déterminer avec assurance l'origine de ce trouble mental. Certains facteurs de risque ont cependant été identifiés. 

  • Patrimoine génétique : des antécédent de troubles mentaux au sein du groupe familial proche (dépression ou autre) augmentent les chances de développer la maladie.
  • Déséquilibres hormonaux : des déséquilibres de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline perturbent l'humeur et le bien être de l'individu.
  • Traumatisme : certains évènements traumatiques - accident, perte d'un proche ou d'un emploi, agression - déclenchent parfois le trouble mental.
  • Etat de stress chronique : une personne soumise à un stress permanent est plus enclin à la dépression.
  • Burn-out : des difficultés personnelles et/ou professionnelles amènent à un épuisement qui fragilise la personne mentalement et l'expose à la dysthymie.

L'ensemble de ces facteurs génétiques et environnementaux peut amener à une dépression. Chaque individu étant unique, d'autres causes potentielles de la maladie existent sûrement. 

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Manifestations de la dépression chronique : comment reconnaître un trouble dysthymique ?

Symptômes de la dépression chronique

Le caractère léger à modéré des signes cliniques de la dysthymie rend la maladie difficile à diagnostiquer. Les symptômes, si pris de manière isolée, passent souvent inaperçus, bien qu'ils affectent significativement la vie quotidienne de la personne concernée.  

La dysthymie est caractérisé par :

  • Une humeur dépressive persistante, et des sentiments de tristesse et mélancolie
  • Une fatigue ou un manque d'énergie constant, qui ne s'améliore pas avec le repos
  • Une faible estime de soi ou un sentiment d'inutilité
  • Une difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions
  • Des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
  • Une perte ou augmentation significative de l'appétit
  • Un sentiment de désespoir ou de pessimisme
  • Une grande irritabilité ou une tendance à être facilement frustré

En présence d'un ou plusieurs de ces symptômes, n'hésitez pas consulter votre médecin traitant ou un psychiatre. Ils sauront identifier l'origine de vos maux et poser un diagnostic.

Comment différencier la dysthymie d'autres troubles unipolaires ?

Certains troubles de l'humeur présentent des caractéristiques communes avec la dysthymie, d'où l'importance d'un diagnostic différentiel par un professionnel de santé.

C'est notamment le cas des autres troubles unipolaires (troubles qui ne sont pas marqués par des phases maniaques, à l'inverse du trouble bipolaire) comme la dépression ou le trouble dépressif saisonnier

La dépression présente des symptômes similaires à la dysthymie, mais s'accompagne parfois de pensées suicidaires, de périodes de grande agitation, d'une propension à l'isolement social. Les manifestations de la dépression sont généralement de plus grande intensité, et sont souvent entrecoupées de périodes d'accalmie. La dysthymie a un impact plus modéré sur la vie du patient, et ne l'entrave pas forcément autant dans son quotidien. 

De même pour la dépression saisonnière, qui n'intervient qu'à certaines périodes de l'année, et s'atténue le reste du temps. Les personnes peuvent ressentir une amélioration de leur humeur au printemps et en été, ce qui contraste avec la persistance des symptômes dans le cas de la dysthymie, moins influencée par les saisons.

Nous vous recommandons dans tous les cas de solliciter un médecin si vous avez le moindre doute. 

Dépister et soigner la dépression chronique 

Test de dépression de Beck, MINI, PHQ-9...

Plusieurs tests de dépistage de la dépression existent. 

Le test le plus couramment utilisé est l'échelle de dépression de Beck (BDI - Beck Depression Inventory), créé par le psychiatre américain Aaron T. Beck dans les années 60. Ce test consiste en un questionnaire d'auto-évaluation conçu pour mesurer la sévérité des symptômes dépressifs chez une personne. 

D'autres outils ont été créés depuis - test MINI, test PHQ69, HDRS... - pour quantifier les symptômes dépressifs. Ces tests ne se substituent cependant pas à l'avis d'un professionnel de  la santé mentale, psychologue ou psychiatre, qui saura poser un diagnostic et déterminer la meilleur stratégie d'accompagnement pour  chaque situation.

Pharmacothérapie et suivi thérapeutique : les traitements de choix de la dépression chronique

Lorsqu'un trouble dysthymique est identifié avec certitude, la stratégie de traitement repose sur deux axes thérapeutiques complémentaires  :

  • Médicaments anti-dépresseurs et anxiolytiques : ils permettent d'atténuer les symptômes dépressifs en régulant les neurotransmetteurs responsables de la production de la sérotonine et de la dopamine, les hormones de l'humeur et du bonheur. 
  • Suivi thérapeutique : la psychothérapie, et particulièrement la thérapie comportementale et cognitive, traite l'origine de la dépression là où les médicaments agissent sur ses effets. Le praticien aide le patient dépressif à identifier ses pensées négatives, les restructurer et adopter des perspectives plus réalistes ou positives. Il l'encourage à reprendre des activités plaisantes et valorisantes pour rompre le cycle de la passivité et de l'inactivité lié à la dépression. 

D'autre méthodes thérapeutiques existent - yoga, hypnose médicale, relaxation - et donnent de bons résultats. Il est donc possible tout à fait possible de guérir de la dysthymie et retrouver une vie équilibrée à condition d'être bien accompagné.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en psychiatrie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.

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Vos questions les plus fréquentes

Comment savoir si je souffre de dysthymie ?

La dysthymie, ou trouble dépressif persistant, se caractérise par une humeur dépressive presque constante, accompagnée de symptômes tels que la fatigue, la perte d’appétit, une faible estime de soi et des difficultés de concentration. Ces symptômes doivent durer au moins deux ans et ne pas connaitre une interruption de plus de deux mois pour être associés à une dépression chronique. 

Comment soigner une dysthymie ?

La prise en charge de la dysthymie inclut généralement une combinaison de thérapies, comme la thérapie cognitivo- comportementale (TCC), qui aide à modifier les schémas de pensée négatifs du patient, et un traitement médicamenteux à base d'antidépresseurs. Le traitement peut être personnalisé selon l'individu et l'intensité des symptômes.

Comment aider une personne dysthymique ?

Pour aider une personne souffrant de dysthymie, il est important de lui offrir un soutien constant et une écoute attentive sans jugement. Encourager cette personne à s'exprimer sur ce qu'elle ressent et lui suggérer de consulter un professionnel pour un suivi adapté peut être bénéfique. Participer à des activités agréables avec elle et la soutenir dans ses efforts pour maintenir une routine active et saine contribue aussi à améliorer son bien-être.

Quelle est la dépression la plus grave ?

La dépression la plus grave est la dépression psychotique. Elle associe des symptômes sévères de dépression majeure avec des troubles psychotiques (hallucination et délires). Cette forme de dépression présente un risque accru de complications graves, y compris de tentatives de suicide, et nécessite une prise en charge urgente et souvent plus intensive; à base d'antidépresseurs et d'antipsychotiques. 

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