Streptocoque B

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L’infection au streptocoque B est responsable de plusieurs centaines de cas d’infections néonatales potentiellement dangereuses par an. Le dépistage systématique chez la femme enceinte, couplé éventuellement à un traitement antibioprophylactique, a permis de diminuer grandement le risque de contaminer l’enfant à la naissance.

Le streptocoque B est une bactérie appartenant à la famille des Streptococcaceae et au genre Streptococcus. Appelée également Streptococcus agalactiae, le streptocoque B est une bactérie Gram positif. C’est une bactérie opportuniste, c’est-à-dire qu’elle n’est pathogène que si un individu possède un système immunitaire affaibli. Le streptocoque B fait partie de la flore commensale digestive. Il peut arriver parfois néanmoins qu’il colonise les voies génitales féminines. Le plus souvent, ce portage est asymptomatique, mais il peut arriver parfois que le streptocoque B soit à l’origine du développement de différentes infections génitales. 

Infections chez les nouveau-nés

Le streptocoque B est surtout responsable d’infections invasives graves chez les nouveau-nés. Si une femme porteuse du streptocoque B est enceinte et accouche, il existe un risque de transmission au nouveau-né.

Le streptocoque B est présent chez 5 à 40 % des femmes enceintes. La transmission de la bactérie à l’enfant s’effectue par inhalation des sécrétions vaginales pendant l’accouchement ou parfois via l’inhalation du liquide amniotique. En France, on compte chaque année environ 500 cas d’infections néonatales invasives. S’il existe une colonisation vaginale chez la femme enceinte, on estime que le nouveau-né a un risque sur deux d’être contaminé. 1 à 2 % des nouveau-nés contaminés peuvent développer une infection grave au streptocoque B.

L’infection au streptocoque B peut être responsable de plusieurs symptômes que l’on regroupe sous le nom de syndrome. Il existe deux types de syndromes caractéristiques chez le nouveau-né : le syndrome précoce et le syndrome tardif.

Dans le syndrome précoce (le plus fréquent), les symptômes de l’infection se développent généralement la première semaine après l’accouchement. Le nouveau-né peut développer une septicémie et une détresse respiratoire, voire une méningite (inflammation des méninges).

L’infection peut apparaître plus tard, on parle alors de syndrome tardif. Les signes peuvent se développer une semaine après l’accouchement et peuvent se manifester jusqu’à trois mois après l’accouchement. L’infection se traduit alors par de la fièvre, une septicémie et une méningite. 

La femme enceinte ou la mère peut également développer une infection pendant la grossesse ou après l’accouchement, ce qui se traduit par une infection urinaire, une endométrite, une septicémie ou encore une chorioamniotite.

Il est à noter que le streptocoque B peut également toucher les personnes âgées atteintes de maladies chroniques et immunodéprimées. L’infection se caractérise alors par des pneumonies, des infections ostéoarticulaires, des infections urinaires, ou plus rarement des méningites et des endocardites. Ce type d’infection peut être d’origine communautaire ou d’origine nosocomiale (infection associée aux soins).

En France, le dépistage du streptocoque B est systématique chez la femme enceinte. Le dépistage s’effectue par prélèvement vaginal. Le prélèvement est effectué entre la 34e et la 38e semaine d’aménorrhée. L’examen n’est pas douloureux et très rapide. Si le streptocoque B a été détecté dans les urines de la femme enceinte ou s’il existe un antécédent d’infection au streptocoque B lors d’une précédente grossesse, le dépistage n’est pas nécessaire, et le traitement prophylactique est administré pour protéger l’enfant pendant l’accouchement.

Le traitement d’antibioprophylaxie sera également prescrit en cas de fièvre pendant la grossesse, en cas de rupture de la poche des eaux supérieure à 18 heures, ou en cas d’accouchement prématuré à moins de 37 semaines d’aménorrhée. Si la femme enceinte a déjà souffert d’une infection au streptocoque B lors d’une grossesse précédente, ou s’il existe des antécédents d’infections néonatales, le traitement sera également prescrit.

Chez le nouveau-né, en cas d’infection, un traitement intraveineux à base de bêta-lactamine (pénicilline), associé éventuellement à un autre antibiotique (appelé gentamicine), sera administré dès les 48 premières heures, et cela pendant une durée de dix jours à trois semaines.

Les infections à streptocoque B représentent la première cause d’infection invasive chez les nouveau-nés en France. Le streptocoque B peut être à l’origine d’infections graves qui sont potentiellement mortelles. Si l’infection est sans danger chez les personnes sans problème de santé, celle-ci peut engendrer de graves complications chez les personnes fragiles. On estime que l’infection peut être mortelle chez les nourrissons dans 10 % des cas et qu’elle est responsable de séquelles dans 10 à 30 % des cas. Chez les adultes immunodéprimés et les personnes âgées souffrant de pathologies chroniques, le streptocoque B peut être responsable de nombreux problèmes de santé (endocardites, infections urinaires hautes, septicémies) qui peuvent également être potentiellement mortels.

Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gynécologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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