Cystite interstitielle

La cystite interstitielle est une inflammation chronique de la vessie qui ne provient pas d'une infection. Elle se caractérise par des douleurs et des envies fréquentes d'uriner. Les causes de cette pathologie ne sont pas encore clairement identifiées, mais certaines hypothèses sont mises en avant. Découvrez quels sont les symptômes et les traitements de la cystite interstitielle.

Trouver un spécialiste en Urologie à proximité

Prendre rendez-vous en ligne

Retour

Une cystite interstitielle, aussi appelée syndrome de la vessie douloureuse, désigne une inflammation chronique de la vessie. Son origine est non infectieuse. Elle se caractérise par des symptômes douloureux au niveau de la vessie et des symptômes urinaires (envies fréquentes et irrépressibles d’uriner). À défaut de pouvoir guérir cette pathologie, il est possible d’en soulager les symptômes. 

Définition : qu’est-ce que la cystite interstitielle ?

La cystite interstitielle, ou syndrome de la vessie douloureuse, se réfère à une inflammation chronique de la vessie. Cette cystite chronique n’est pas d’origine infectieuse, autrement dit aucun germe n’est en cause et elle n’est donc pas à confondre avec la cystite infectieuse. Elle affecte principalement les femmes (neuf cas de cystite interstitielle sur dix) et est relativement rare. Sa prévalence serait de l’ordre d’un cas sur 2 000 femmes et d’un cas sur 25 000 hommes. Elle peut se manifester à tout âge, toutefois, l’Association française d’urologie, Urofrance, fait remarquer que la majorité des cas concernent la tranche d’âge de 40 à 59 ans. Douleurs pelviennes et envies fréquentes d’uriner (pollakiurie) en sont les principaux signes.

Quelles sont les causes de la cystite interstitielle ?

À ce jour, les scientifiques n’ont pas identifié les causes de la cystite interstitielle. Une hypothèse est cependant mise en avant : la présence de lésions au niveau de la paroi de la vessie. L’urine irriterait alors la paroi vésicale au niveau de ces lésions et provoquerait une inflammation. Mais, selon d’autres chercheurs, ces lésions pourraient être la conséquence et non la cause de la cystite interstitielle. Les recherches se poursuivent donc.

Cystite interstitielle

Parmi les facteurs de risque identifiés de la cystite interstitielle, les stress physique et émotionnel (cystite nerveuse), les rapports sexuels, les allergies saisonnières, l’alimentation (aliments épicés, agrumes, tomates, chocolat) et les excitants tels que le tabac ou l’alcool.

Quels sont les symptômes de la cystite interstitielle ?

Les premiers temps de la maladie, la cystite interstitielle demeure asymptomatique. Les symptômes de la cystite interstitielle se manifestent progressivement, au fur et à mesure de l’apparition de lésions sur la paroi vésicale.

Douleur au niveau de la vessie

Les symptômes principaux sont une douleur de type compression et/ou brûlure, au niveau du bas de l’abdomen ou de la vessie, douleur qui peut se manifester aussi, mais plus rarement, au niveau de l’urètre ou des organes génitaux.

Envie fréquente d'uriner et douleur au bas du ventre

Cette douleur s’accompagne de très fréquentes envies d’uriner (pollakiurie) de jour comme de nuit, jusqu’à 60 fois par 24 heures, précise Urofrance, associées à une urgenturie (envie d’uriner irrépressible et urgente). Ces symptômes augmentent quand la vessie se remplit et s’apaisent quand elle se vide. Ils peuvent survenir par crises de durée variable (de quelques minutes à plusieurs heures).

Plus les lésions sont importantes, plus les risques de sclérose de la vessie augmentent, ce qui aggrave la pollakiurie et l’urgenturie. Ces symptômes constituent un handicap social et peuvent conduire la personne à un repli sur elle-même et à la dépression.

Comment diagnostiquer la cystite interstitielle ?

Le diagnostic de la cystite interstitielle est souvent posé plusieurs mois (plus de 6 mois dans de nombreux cas) après le début de la maladie, à la fois car cette pathologie est encore mal connue et parce que les symptômes sont inexistants les premiers temps. Pour diagnostiquer la cystite interstitielle, le médecin traitant procède à un examen clinique (examen pelvien, toucher rectal) et prescrit une analyse urinaire (examen cytobactériologique des urines— ECBU) pour écarter une éventuelle infection urinaire.

Si aucun germe n’est détecté à l’ECBU et que les symptômes de la personne sont chroniques, le médecin traitant oriente la personne vers un urologue. Ce dernier procède alors à un examen urodynamique : il s’agit de vérifier le bon fonctionnement de la vessie à l’aide de capteurs de pression, lors du remplissage, puis de la vidange vésicale. Il est également fréquent de réaliser sous anesthésie locale et parfois générale une fibroscopie vésicale permettant d’observer l’aspect de la muqueuse vésicale.

Quand elle est réalisée sous anesthésie générale la cystoscopie permet d’examiner la paroi interne de la vessie, de détecter d’éventuelles lésions comme un ulcère de Hunner et de réaliser une biopsie à la recherche d’un diagnostic différentiel.

Que faire et quels sont les traitements pour guérir de la cystite interstitielle ?

Il n’existe pas de traitement à même de guérir la cystite interstitielle. En revanche, il est possible de soulager les symptômes des personnes souffrant de cystite interstitielle par divers moyens :

  • Des médicaments : des antalgiques pour réduire la douleur au niveau du bas-ventre, des antihistaminiques pour réduire l’urgenturie, ou encore des antidépresseurs ou des anti-convulsants pour détendre la vessie, peuvent être nécessaires. Des réparateurs de la paroi vésicale comme le pentosane polysulfate sont parfois prescrits.
  • Une alimentation adaptée : le traitement naturel de la cystite interstitielle passe par l’adoption d’une alimentation adaptée. Les aliments interdits en cas de cystite interstitielle sont les aliments épicés, de même que ceux à haute teneur en potassium (chocolat, tomates, agrumes…), car ils irritent la vessie.
  • Une dilatation de la vessie avec du gaz ou un liquide pour diminuer la douleur : on parle d’hydrodistension vésicale, elle peut être réalisée dans le même temps que la cystoscopie sous anesthésie.
  • La chirurgie : le recours à la chirurgie est rare et n’est envisagé que quand tous les traitements précédents ont échoué et que les symptômes handicapent beaucoup la personne. Cette opération consiste en une ablation de la vessie. Une nouvelle vessie est parfois reconstruite à partir d’une portion de l’intestin grêle pour permettre au patient de conserver une émission d’urine classique.

Cet article médical a été relu et validé par un  médecin spécialiste en urologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.

Vous trouverez ci-dessous, les praticiens urologues au sein des hôpitaux privés ELSAN, qui vous reçoivent en RDV près de chez vous, dans l’un de nos établissements.

Vos questions fréquemment posées :

Comment se débarrasser d'une cystite interstitielle ?

La cystite interstitielle ne peut être guérie, mais ses symptômes peuvent être soulagés. Des médicaments tels que des antalgiques, des antihistaminiques et des antidépresseurs peuvent aider. Une alimentation adaptée, une hydro-distension vésicale ou une chirurgie peuvent également être envisagées en dernier recours.

Quels aliments éviter en cas de cystite interstitielle ?

Les aliments à éviter en cas de cystite interstitielle sont les aliments épicés, de même que ceux à haute teneur en potassium telles que les bananes, les avocats, les épinards, les tomates, les patates douces, les haricots blancs, le melon, les prunes, les abricots etc...

Cystite interstitielle ou infection urinaire ?

La cystite interstitielle est une maladie chronique non infectieuse qui affecte la vessie et est caractérisée par des douleurs pelviennes et une augmentation de la fréquence urinaire, tandis que l'infection urinaire est une infection bactérienne des voies urinaires.

Comment savoir si on a une cystite interstitielle, quel diagnostic ?

Le diagnostic de la cystite interstitielle est souvent retardé en raison du manque de connaissance de cette maladie et de l'absence de symptômes au début. Les examens comprennent un examen clinique, une analyse urinaire pour écarter une infection, une cystomanométrie et une cystoscopie pour vérifier le fonctionnement de la vessie et détecter d'éventuelles lésions.

Vessie hyperactive ou cystite interstitielle ?

La vessie hyperactive et la cystite interstitielle sont deux conditions médicales distinctes qui peuvent avoir des symptômes similaires, tels que des douleurs abdominales, une envie fréquente d'uriner et des mictions douloureuses. La vessie hyperactive est causée par une contraction involontaire de la vessie, tandis que la cystite interstitielle est une inflammation chronique de la paroi de la vessie. Les deux conditions sont diagnostiquées différemment et nécessitent des traitements spécifiques. Il est important de consulter un médecin pour un diagnostic précis et un traitement approprié.

Article écrit le 03/05/2024, vérifié par Docteur Theodore TOINET, Santé Atlantique - Clinique Brétéché

Image

1er

acteur de la santé privée en France EN

Image

28 000

collaborateurs

Image

34 000

naissances par an

Image

4,9 millions

patients traités par an

Image

7 500

praticiens

Image

212

établissements et centres