Règles

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Les règles ou menstruations, font partie intégrante de la santé féminine. Phénomène naturel mais parfois source de questionnements, elles marquent l’entrée dans la vie reproductive et rythment chaque mois la physiologie du corps féminin, de la puberté à la ménopause. Comprendre leur fonctionnement, reconnaître les signes d'alerte et savoir comment prendre soin de soi pendant cette période est essentiel pour vivre son cycle menstruel de manière sereine et éclairée. Dans ce guide complet, nous répondrons à toutes vos questions : Quelle est la durée moyenne d'un cycle menstruel ? Quand parler de règles abondantes ? Quels signes doivent alerter ? L'absence de règles est-elle toujours liée à une grossesse ? Nous aborderons également des sujets parfois méconnus comme le syndrome du choc toxique, l'influence du mode de vie sur les règles, ou encore le rôle exact des différentes hormones.

Le Cycle menstruel est l’ensemble des modifications physiologiques répétitives qui préparent l’organisme féminin à une éventuelle grossesse. Il débute dès la puberté (en moyenne vers 10-11 ans) et s’arrête à la ménopause (vers 50 ans).

Le cycle commence le premier jour des règles et se termine la veille des règles suivantes.

Le but du cycle menstruel est double :

• Préparer l’ovulation, c'est-à-dire la libération d'un ovule mature par l'ovaire.
  
   
• Préparer la muqueuse utérine (l'endomètre) pour accueillir un embryon en cas de fécondation.

En général, un cycle menstruel dure entre 27 et 29 jours, mais une variation de 21 à 35 jours est considérée comme totalement normale par les professionnels de santé.

Contrairement à une idée reçue, seulement 16 % des femmes ont exactement des cycles de 28 jours (source : étude BMJ Open 2020). Chaque femme peut ainsi avoir son propre rythme, qui peut également varier d’un cycle à l’autre, selon différents facteurs : stress, maladie, voyage,ouu changements hormonaux...

🔎 À savoir :

• Chez les adolescentes, les cycles peuvent être irréguliers pendant les premières années.
  
   
• Après 40 ans, à l’approche de la ménopause, ils peuvent aussi devenir imprévisibles.

Le cycle est divisé en trois grandes phases régies par l’action de différentes hormones :

a) La phase folliculaire (jours 1 à 14 environ)

Elle commence le premier jour des règles. Sous l'influence de l'hormone folliculo-stimulante (FSH), plusieurs follicules ovariens se développent. L'un d'eux deviendra dominant et libérera un ovule.

Durant cette phase :

• La muqueuse utérine se reconstruit après les menstruations.
  
   
• Les œstrogènes augmentent progressivement.
  
   

b) L’ovulation (vers le 14e jour)

Vers le milieu du cycle, un pic de l’hormone lutéinisante (LH) provoque l'ovulation : un ovule mature est expulsé de l'ovaire vers la trompe de Fallope.

Signes possibles de l'ovulation :

• Légère douleur dans le bas-ventre (mittelschmerz).
  
   
• Changements des pertes vaginales (plus claires, plus élastiques).
  
   
• Hausse légère de la température corporelle.
  
   

c) La phase lutéale (jours 15 à 28 environ)

Après l'Ovulation, le corps jaune se forme à partir du follicule rompu. Il sécrète principalement de la progestérone, hormone essentielle pour épaissir l'endomètre en vue d'une implantation.

Si la fécondation n'a pas lieu, le corps jaune dégénère, le taux de progestérone chute, et les règles surviennent.

Les menstruations peuvent s’accompagner de divers symptômes, variables selon les personnes :

• Douleurs pelviennes (dysménorrhée).
  
   
• Ballonnements abdominaux.
  
   
• Tension mammaire.
  
   
• Changements d’humeur (irritabilité, tristesse).
  
   
• Fatigue accrue.
  
   
• Maux de tête.
  
   
• Nausées légères parfois.
  
   

Ces symptômes doivent rester supportables. Si les douleurs deviennent invalidantes, il est important de consulter.

Des règles sont dites abondantes lorsque :

• Il faut changer de protection toutes les 1 à 2 heures.
  
   
• La durée des saignements dépasse 7 jours.
  
   
• Des caillots de sang importants (>1 cm) sont présents.
  
   
• Il existe des signes d'anémie (fatigue, essoufflement rapide).
  
   

Causes possibles :

• Fibromes utérins.
  
   
• Troubles hormonaux.
  
   
• Troubles de la coagulation sanguine (ex : maladie de von Willebrand).
  
   
• Polypes de l’endomètre.
  
   

Un avis médical est nécessaire car des traitements efficaces existent (hormonothérapie, antifibrinolytique, voire chirurgie).

Consultez un professionnel de santé si :

• Vos règles sont très douloureuses et résistantes aux antalgiques.
• Vos règles sont trop abondantes ou changent brusquement d’aspect.
• Vous avez des saignements hors règles.
• Vous présentez des symptômes associés (fièvre, douleurs aiguës, pertes malodorantes).

Des saignements hors période menstruelle doivent toujours conduire à un bilan. Ils peuvent avoir de multiples causes :

• Saignement d'ovulation (léger et temporaire).
• Infections génitales (mycose, MST).
• Troubles hormonaux.
• Grossesse débutante ou extra-utérine.
• Polypes, fibromes, lésions précancéreuses.

Non, une aménorrhée (absence de règles) peut avoir de nombreuses causes :

• Grossesse (cause principale à vérifier en priorité).
  
   
• Stress important ou choc émotionnel.
  
   
• Pratique sportive intensive (par ex., athlètes de haut niveau).
  
   
• Perte de poids excessive ou troubles alimentaires (anorexie, boulimie).
  
   
• Déséquilibres hormonaux (SOPK, troubles thyroïdiens).
  
   
• Périménopause ou ménopause précoce.
  
   
• Arrêt d’une contraception hormonale.
  
   

En cas d'absence de règles pendant plus de 2 mois sans explication claire, il est fortement recommandé de consulter un médecin.

Bien que les règles soient un phénomène naturel, certaines situations nécessitent une attention particulière. Voici les principales pathologies liées aux troubles menstruels :

a) Dysménorrhée (règles très douloureuses)

La dysménorrhée désigne les douleurs menstruelles intenses ressenties au bas-ventre, irradiant parfois vers les reins, les cuisses ou le dos.

🔎 Deux types existent :

• Dysménorrhée primaire : sans pathologie sous-jacente, surtout chez les jeunes filles. Elle est liée aux contractions utérines provoquées par des substances inflammatoires appelées prostaglandines.
  
   
• Dysménorrhée secondaire : liée à une maladie comme l'endométriose, l'adénomyose, les fibromes ou les infections pelviennes.
  
   

Quand consulter ?

• Si la douleur est très intense malgré les antalgiques.
  
   
• Si elle empêche de mener des activités normales (école, travail).
  
   
• Si elle s’aggrave au fil des mois.
  
   

b) Endométriose

Maladie chronique affectant environ 10% des femmes en âge de procréer (source : Inserm 2022).

Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus (ovaires, intestins, vessie…).

Symptômes possibles :

• Règles extrêmement douloureuses.
  
   
• Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie).
  
   
• Douleurs pelviennes chroniques.
  
   
• Difficultés à concevoir un enfant.
  
   

Traitement :

• Médicaments hormonaux (contraceptifs, agonistes de la GnRH).
  
   
• Chirurgie en cas de lésions importantes.
  
   

c) Adénomyose

Pathologie où l'endomètre infiltre le muscle utérin.

Signes fréquents :

• Règles très abondantes.
  
   
• Douleurs menstruelles intenses.
  
   
• Sensation de lourdeur pelvienne.
  
   

Elle est parfois difficile à diagnostiquer sans IRM pelvienne spécialisée.

d) Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Trouble hormonal fréquent, touchant environ 1 femme sur 10.

Symptômes :

• Cycles irréguliers ou absents.
  
   
• Hyperandrogénie (pilosité excessive, acné).
  
   
• Ovaire présentant plusieurs petits kystes à l'échographie.
  
   

Il est aussi associé à un risque accru de diabète de type 2, d'obésité et de troubles cardiovasculaires.

e) Fibromes utérins

Tumeurs bénignes de l’utérus qui peuvent provoquer :

• Règles hémorragiques et longues.
  
   
• Douleurs pelviennes.
  
   
• Troubles urinaires.
  
   

Le traitement dépend de la taille, du nombre de fibromes et des symptômes (médicaments, embolisation, chirurgie).

Vers le 14ᵉ jour du cycle, certaines femmes peuvent remarquer de légers saignements correspondant à l’ovulation.
Ce phénomène est normal et bénin.

Caractéristiques typiques :

• Sang légèrement rosé ou brunâtre.
  
   
• Dure 1 à 2 jours maximum.
  
   
• Parfois accompagné de douleurs discrètes dans un seul côté du bas-ventre.
  
   

Il ne nécessite généralement pas de traitement sauf en cas de saignements fréquents ou abondants.

Oui, en l'absence de symptômes associés inquiétants, les pertes blanches sont physiologiques.

Explication :

• En phase lutéale (après l’ovulation), la sécrétion de progestérone augmente.
  
   
• Elle stimule la production de pertes vaginales épaisses, blanchâtres et inodores.
  
   

⚠️ Attention : Si les pertes deviennent malodorantes, verdâtres, mousseuses ou s’accompagnent de démangeaisons, il faut suspecter une infection (ex : mycose, vaginose bactérienne, MST).

La durée normale des règles se situe entre 2 à 7 jours.

a) Règles longues (>7 jours)

Causes possibles :

• Fibromes.
  
   
• Troubles hormonaux (déséquilibre œstrogènes/progestérone).
  
   
• Adénomyose.
  
   
• Troubles de la coagulation.
  
   

b) Règles courtes (<2 jours)

Causes possibles :

• Déséquilibres hormonaux.
  
   
• Insuffisance ovarienne prématurée.
  
   
• Usage de certains contraceptifs hormonaux.
  
   
• Activité physique intense (notamment chez les sportives).

Avoir ses règles quelques jours plus tôt de temps à autre n’est pas forcément inquiétant.
Cela peut être lié à :

• Un changement hormonal temporaire.
  
   
• Un stress important.
  
   
• Une infection.
  
   
• Un changement de contraception.
  
   

Quand consulter ?

• Si le phénomène devient systématique.
  
   
• Si les règles précoces sont associées à des douleurs inhabituelles ou des pertes anormales.
  
   

Le syndrome prémenstruel (SPM)

Le syndrome prémenstruel regroupe divers symptômes physiques et émotionnels quelques jours avant les règles.

Symptômes fréquents :

• Fatigue.
  
   
• Ballonnements.
  
   
• Irritabilité.
  
   
• Tristesse ou anxiété.
  
   
• Tension mammaire.
  
   
• Envie accrue d’aliments sucrés ou salés.
  
   

a) Trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)

Forme sévère du SPM, touchant 3 à 8% des femmes.

Signes caractéristiques :

• Sautes d’humeur majeures.
  
   
• Sentiment d’irritabilité extrême ou de colère.
  
   
• Symptômes dépressifs.
  
   

Il peut nécessiter un traitement par antidépresseurs spécifiques (ISRS) ou traitement hormonal.

Il existe aujourd’hui une grande diversité de protections pour vivre ses règles selon ses besoins, ses valeurs écologiques ou son confort :

a) Les serviettes hygiéniques

• Jetables : pratiques, faciles à utiliser, mais produisent des déchets.
  
   
• Lavables : en tissu absorbant, réutilisables plusieurs années, plus écologiques.
  
   

b) Les tampons

• Absorbent le sang directement à l'intérieur du vagin.
  
   
• Nécessitent d’être changés toutes les 4 à 6 heures maximum pour éviter toute complication.
  
   

🔴 Attention au syndrome du choc toxique (SCT) : Le SCT est une infection rare mais grave provoquée par une bactérie (Staphylococcus aureus) pouvant se développer avec un tampon laissé en place trop longtemps, notamment les tampons super-absorbants.

• Symptômes : fièvre élevée soudaine, vomissements, diarrhée, vertiges, éruptions cutanées.
  
   
• Prévention : ne jamais porter un tampon plus de 8 heures et utiliser des tampons avec un niveau d’absorption adapté au flux.
  
   

c) La coupe menstruelle

• Petite coupe en silicone médical insérée dans le vagin pour recueillir le sang.
  
   
• Réutilisable pendant plusieurs années.
  
   
• Moins de risque de SCT que les tampons mais nécessite un nettoyage rigoureux.
  
   

d) Les culottes menstruelles

• Culottes spéciales absorbantes pouvant être portées jusqu'à 8-12 heures selon les modèles.
  
   
• Très pratique pour la nuit ou les flux modérés.
  
   
• Lavables et réutilisables.

Le cycle menstruel est sensible à de nombreux facteurs environnementaux et comportementaux :

a) Le stress

• Peut perturber l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et provoquer des retards ou absences de règles.
  
   

b) L’alimentation

• Une carence nutritionnelle (fer, magnésium, zinc) peut accentuer la fatigue menstruelle.
  
   
• Les fluctuations de poids influencent la régularité du cycle (anorexie = aménorrhée possible).
  
   

c) L’exercice physique intense

• Les sportives de haut niveau sont particulièrement exposées à des troubles du cycle (aménorrhée d’origine hypothalamique).
  
   

d) Médicaments

• Certains traitements (antidépresseurs, anticoagulants, chimiothérapies) peuvent provoquer des perturbations menstruelles.

La ménopause est définie par l'arrêt définitif des règles, après 12 mois consécutifs sans menstruation.

Elle survient généralement autour de 50-52 ans.

Périménopause (préménopause) :

• Période de transition pouvant durer plusieurs années.
  
   
• Caractérisée par :
  
   
• Cycles irréguliers.
  
   
• Bouffées de chaleur.
  
   
• Troubles du sommeil.
  
   
• Sautes d’humeur.
  
   

Causes hormonales :

Baisse progressive des œstrogènes et de la progestérone.