Dysphonie (Enrouement)

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La dysphonie représente une altération de la voix. La voix peut être modifiée quand les structures constituant l’organe de la phonation sont irritées ou lésées. La dysphonie peut être d’origine organique, environnementale ou encore psychologique.

Définition : qu'est ce que la dysphonie ou enrouement ?

La dysphonie peut être définie comme un trouble de la voix : son timbre, son intensité peuvent être altérés. La dysphonie est une affection fréquente qui touche plus souvent les femmes que les hommes. Elle peut être aigüe et ne durer que quelques jours, ou chronique si elle perdure au-delà de 15 jours. La phonation est un phénomène complexe qui fait intervenir de nombreuses structures anatomiques, comme les cordes vocales, la muqueuse laryngée, des nerfs, des cavités spécifiques ou encore des muscles bien particuliers. Quand une de ces structures est touchée, il peut se produire une altération de la phonation.

Quels sont les différents types de dysphonie ?

Il existe différents types de dysphonies selon la cause originelle.

• Dysphonie fonctionnelle : causée par un usage excessif ou inapproprié de la voix sans lésion organique des cordes vocales.
• Dysphonie organique : due à des anomalies structurelles des cordes vocales, comme des nodules, polypes ou tumeurs.
• Dysphonie neurologique : résultant de troubles neurologiques affectant la coordination et le contrôle des muscles laryngés, tels que la paralysie des cordes vocales ou la dystonie laryngée.
• Dysphonie psychogène : liée à des facteurs psychologiques ou émotionnels, pouvant entraîner une altération de la voix sans cause physique apparente.

💡 La dysphonie spasmodique est un type de dysphonie neurologique (il s'agit d'une dystonie). Elle se caractérise par des spasmes involontaires des muscles du larynx lors de la parole, ce qui entraîne des interruptions de la voix.

Les  circonstances d'apparition de la dysphonie sont très variées.

• Les nerfs qui parcourent les structures laryngées peuvent être lésés soit à la suite d’une intervention chirurgicale ou à cause par exemple d’une tumeur. 
• La dysphonie peut intervenir à la suite d’une laryngite aigüe. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’une infection virale qui a pour caractéristique d’enflammer les cordes vocales. 
• Des nodules peuvent apparaître au niveau des cordes vocales, principalement chez les personnes utilisant souvent leur voix de façon excessive (par exemple les enseignants). 
• Les cordes vocales peuvent également être altérées en cas de formation d’hématome après avoir utilisé sa voix de façon trop intense. 
• On peut également retrouver des lésions inflammatoires au niveau des cordes vocales appelées granulomes. 
• Une papillomatose pharyngée peut parfois être à l’origine d’une dysphonie. Les laryngites chroniques en lien avec un reflux gastro-œsophagien par exemple peuvent également altérer la voix. 
• Un cancer du larynx peut être à l’origine d’une dysphonie chronique. 
• Certaines pathologies neurologiques, comme la maladie de Parkinson par exemple, peuvent également être à l’origine d’une dysphonie. 
• Le stress, les émotions très fortes ou encore l’hyperactivité peuvent affecter la voix et provoquer des dysphonies.

En cas d’atteinte d’un nerf laryngé, la dysphonie est très importante, elle peut même se traduire par une aphonie totale. Cette aphonie est associée à une paralysie laryngée unilatérale ou bilatérale. Des fausses routes peuvent alors se produire. Dans les laryngites aigües, l’apparition de la dysphonie est brutale et la voix est altérée rapidement, elle devient grave puis parfois une aphonie complète s’installe en quelques jours. Les cordes vocales sont généralement rouges et irritées et le patient ressent des douleurs à la gorge. La laryngite aigüe peut s’accompagner de symptômes viraux, comme de la fièvre ou un écoulement nasal. En cas de dysphonie liée à un reflux gastro-œsophagien, la voix peut être rauque ou voilée, cette modification peut s’accompagner d’une toux irritative. Dans le cas de laryngite chronique, la voix est altérée progressivement.

Le diagnostic d’une dysphonie repose tout d’abord sur un interrogatoire médical poussé qui consiste à récupérer un maximum d'informations pour mieux comprendre le contexte d'apparition de l'enrouement.

Certains paramètres sont notamment pris en compte par le médecin ORL : les antécédents chirurgicaux du patient, sa profession (certaines professions, comme le métier de chanteur, sont particulièrement exposées à la dysphonie) ou encore ses habitudes de vie. Le patient fume t-il ou consomme t-il de l'alcool ? et en quelles quantités ? D'éventuelles pathologies sont recherchées chez le patient : un reflux gastro-œsophagien par exemple, qui peut être impliqué dans l'apparition de la dysphonie.

L’examen clinique permet ensuite, grâce à la palpation, d'identifier la présence d'un éventuel goitre, ou d'une adénopathie. Le médecin ORL va également étudier l’aspect des cordes vocales, soit à l’aide d’un miroir particulier appelé miroir laryngé ou miroir de Clar, soit à l’aide d’une fibroscopie naso-laryngée.

Un examen complémentaire plus poussé comme la laryngoscopie directe peut s'avérer nécessaire afin de visualiser au mieux les structures pharyngées, comme les nerfs. Un examen phoniatrique ainsi qu'une stroboscopie pourront également compléter le diagnostic. Enfin, des examens d’imagerie médicale, comme un scanner ou une IRM, pourront permettre d’explorer plus en détail le larynx. 

Le choix de l'examen dépendra grandement des signes cliniques observés chez le patient, et de la gravité des symptômes. Le médecin pourra pousser ses investigation médicales en fonction de cela.

Le choix du traitement de la dysphonie dépend en majeure partie de l'origine de l'enrouement et certains gestes simples peuvent aider à accélérer le processus de guérison. 

Dans un premier temps, le repos est essentiel pour ne pas fatiguer les cordes vocales, tout comme le maintien d'une bonne hydratation. 

• Si la dysphonie est liée à une infection bactérienne, des antibiotiques seront prescrits. 
• En cas d’infection virale, la dysphonie guérit généralement spontanément au bout de quelques jours. Le lavage du nez à l’aide de solutions salines est très important tout comme la qualité de l'air ambiant : un environnement trop sec ou enfumé aura tendance à aggraver l’inflammation des cordes vocales. 
• Si la dysphonie est engendrée par un reflux gastro-œsophagien, des règles hygiéno-diététiques (éviter de se coucher après les repas, surélever la tête de lit, éviter les aliments gras) couplées à la prise de médicaments peuvent diminuer ces remontées acides.
• En cas de tumeur bénigne, une intervention chirurgicale sera proposée,  suivie d’une rééducation orthophonique. Les kystes et les polypes seront ainsi pris en charge par de la microchirurgie. Les tumeurs cancéreuses devront également être traitées via une intervention chirurgicale couplée à un traitement spécifique (chimiothérapie par exemple). 
• En cas d’œdèmes importants des cordes vocales, un traitement à base de corticoïdes pourra être prescrit. 
• Enfin, les dysphonies d’origine psychologique peuvent être traitées en diminuant le stress (pendre du temps pour soi, pratiquer une activité physique, se relaxer).

Cet article médical a été relu et validé par un  médecin spécialiste ORL au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.

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