La prééclampsie est une pathologie de la grossesse dans laquelle le placenta se développe mal. La prééclampsie est caractérisée par l’apparition d’une hypertension artérielle associée à une protéinurie au deuxième trimestre de grossesse. La prééclampsie représente une des causes majeures de retard de croissance intra-utérin. Elle peut être très grave, voire mortelle pour la femme enceinte.
Définition : la prééclampsie ou toxémie gravidique c'est quoi ?
La prééclampsie ou toxémie gravidique est définie par l’apparition ou une aggravation d’une hypertension artérielle associée à une élévation de la protéinurie (élévation de la quantité de protéines dans les urines) à partir de la 20e semaine d’aménorrhée. Il arrive parfois que la prééclampsie se manifeste plus tard, voire après l’accouchement (on parle alors de prééclampsie post-partum). La prééclampsie concerne environ 5 % des grossesses, soit à peu près 40 000 grossesses par an en France. Elle est également responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés. C’est une des causes majeures de retard de croissance intra-utérin, c’est aussi la deuxième cause de décès maternel.
La plupart des prééclampsies ne vont pas s’aggraver, mais dans quelques cas, la prééclampsie peut engendrer des symptômes graves, comme des convulsions, qui peuvent mettre la vie de la mère et de l’enfant en danger.
Quelles sont les causes de la prééclampsie ?
Il semble que la prééclampsie soit liée à un dysfonctionnement au niveau du placenta. De nombreux facteurs de risque rentrent en jeu dans la genèse de la prééclampsie : des facteurs immunologiques, des facteurs génétiques (il existe une prédisposition génétique), des facteurs placentaires (les grossesses multiples favorisent une ischémie), des facteurs environnementaux (carence en calcium, stress…) ou encore des facteurs métaboliques (résistance à l’insuline…).
Dès la mise en place du placenta, celui-ci semble être dysfonctionnel (présence d’artérioles placentaires mal développées…) : on dit qu’il y a anomalie de la perfusion placentaire. Le placenta libère alors, dans la circulation sanguine maternelle, des débris et des éléments toxiques qui vont contribuer à l’élévation de la pression artérielle. Le placenta ne pouvant plus jouer son rôle correctement, le fœtus reçoit moins de nutriments et d’oxygène, et les déchets et le dioxyde de carbone sont moins bien évacués. Le fœtus peut alors souffrir d’un retard de croissance intra-utérin.
Quels sont les signes et symptômes de la prééclampsie pendant la grossesse ou après l'accouchement ?
La prééclampsie peut engendrer différents symptômes, comme des maux de tête violents, une vision floue, des vomissements, des acouphènes ou encore des œdèmes (gonflement des mains et des pieds). La prééclampsie peut également générer de fortes douleurs abdominales épigastriques, notamment au niveau de l’hypocondre droit.
Quelles sont les risques et complications de la prééclampsie : qu'est-ce que le syndrome HELLP et l'éclampsie ?
Les deux risques de complications majeures de la prééclampsie sont l’éclampsie et l’apparition du syndrome HELLP (Hemolysis, Elevated Liver enzymes, and Low Platelets). L’éclampsie est une crise convulsive grave provoquée par une hypertension artérielle intracrânienne. L’éclampsie provoque des convulsions et peut mener à une insuffisance rénale, une hémorragie cérébrale, ainsi qu’à un décollement du placenta. Le syndrome HELLP se traduit par l’apparition d’une hémolyse, d’une inflammation hépatique et d’une thrombopénie (diminution du nombre de plaquettes).
Comment diagnostiquer la prééclampsie ?
La prééclampsie se diagnostique au regard des symptômes éventuels, de la mesure de la pression artérielle, et de la présence de protéines dans les urines. Une pression artérielle supérieure à 140/90 mmHg, associée à un taux de protéines supérieur à 300 mg dans les urines en 24 heures, est caractéristique de la pathologie. Parfois, la prééclampsie peut être diagnostiquée chez des femmes touchées par l’hypertension artérielle, mais où il n’y a pas de protéinurie. Une thrombopénie, une insuffisance rénale, un œdème pulmonaire sont autant de signes qui peuvent faire penser à une prééclampsie quand ils sont associés à une hypertension artérielle. Les signes de souffrance fœtale sont aussi utilisés dans le diagnostic de la prééclampsie (diminution du volume du liquide amniotique, retard de croissance intra-utérin, irrigation anormale des vaisseaux). En cas de prééclampsie avérée, une formulation sanguine complète, une exploration de la fonction hépatique ou un dosage de l’urée peuvent être réalisés.
Si toutes les grossesses peuvent être touchées, certains facteurs augmentent le risque de souffrir de prééclampsie. Un IMC supérieur à 30 kg/m², une grossesse avant 18 ans ou après 40 ans, une maladie auto-immune, ou encore des antécédents familiaux de prééclampsie sont autant de facteurs de risque de prééclampsie. Le risque de souffrir de prééclampsie est également plus important lors d’une première grossesse. En cas de grossesse à risque, deux marqueurs peuvent être utilisés pour prédire le risque de prééclampsie : le PGF (Placenta Growth Factor) et le SFLT1.
Quels sont les traitements de la prééclampsie ?
Dans un premier temps, la patiente qui présente les signes d’une prééclampsie va être prise en charge et hospitalisée. Ses constantes ainsi que celles de son bébé vont être analysées. Un traitement hypotenseur associé à du repos au lit et la mesure régulière des paramètres du bébé sont généralement suffisants. Actuellement, le traitement recommandé pour la prééclampsie est la prise d’aspirine qui permet de diminuer la coagulation et améliore le réseau vasculaire. Ce traitement est généralement administré aux femmes à haut risque et peut commencer dès la 12e semaine de grossesse. Le traitement doit être continué jusqu’à l’accouchement.
En cas d’aggravation vers l’éclampsie, un traitement à base de sulfate de magnésium peut être prescrit afin d’éviter les convulsions.
Dans les formes sévères, le seul moyen d’éviter des complications graves est l’accouchement et la délivrance du placenta. L’accouchement prématuré est souvent conseillé quand la grossesse a dépassé les 37 semaines d’aménorrhée et qu’il existe des signes de gravité de la prééclampsie ou des signes d’éclampsie. Après l’accouchement, un suivi particulier sera effectué auprès de la mère.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en gynécologie au sein de la Clinique de l'Estrée, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations ou conseils médicaux sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.
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Vos questions fréquemment posées :
Comment lutter contre la prééclampsie ?
Les médecins recommandent une surveillance régulière et un suivi prénatal attentif pour prévenir et traiter la prééclampsie. En cas de prééclampsie, la patiente nécessite une hospitalisation, et le traitement pourra inclure de l'aspirine, du repos, une surveillance fœtale, du sulfate de magnésium et un accouchement précoce si nécessaire, suivi d'un suivi post-partum attentif.
Quelles sont les conséquences d'une prééclampsie pour la mère et le bébé ?
La prééclampsie peut avoir des conséquences graves pour la santé de la mère et du bébé. Les conséquences d'une pré-éclampsie peuvent inclure notamment une hypertension sévère, des lésions d'organes chez la mère pouvant entraîner son décès, un retard de croissance intra-utérin, une prématurité et une souffrance fœtale.
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