Chondrocalcinose

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La chondrocalcinose est une affection assez répandue chez la personne âgée, qui touche les articulations. Dans la chondrocalcinose, on retrouve une accumulation d'une substance, le pyrophosphate de calcium. Cette accumulation peut être asymptomatique, juste gêner l’ampleur de certains mouvements ou engendrer des inflammations douloureuses de l’articulation touchée.

La chondrocalcinose peut être qualifiée comme une arthropathie dite "de précipitation". Il s’agit d’une affection qui touche les articulations (le préfixe arthron vient du grec qui veut dire "articulation"). Le terme précipitation signifie qu’au niveau de l’articulation des substances non solubles (donc solides) vont se déposer. Dans le cas de la chondrocalcinose, on assiste à un dépôt de substance particulière : le pyrophosphate de calcium. La chondrocalcinose, appelée également arthropathie microcristalline ou rhumatisme à hydroxyapatite (ou pyrophosphate de calcium), appartient au même groupe de pathologies que la goutte. La chondrocalcinose n’est cependant pas, comme l’arthrose, une maladie dégénérative. Il s’agit d’une affection relativement fréquente qui touche généralement les personnes de plus de 50 ans.

Dans la chondrocalcinose, il se forme des calcifications au niveau intra- ou péri-articulaire. Ces calcifications sont dues à des dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium au niveau des cartilages ou des fibrocartilages d'une articulation. Les structures annexes comme les tendons ou les bourses peuvent également être impactées.

Les femmes sont généralement un peu plus touchées que les hommes et le nombre de personnes touchées augmente avec l’âge. Ce dernier constitue le facteur de risque principal.

Certaines pathologies peuvent également prédisposer à la chondrocalcinose comme :

• l’hémochromatose (maladie génétique menant à une surcharge en fer),
• l’hypomagnésémie (diminution du taux de magnésium dans le sang),
• l’hyperparathyroïdie (pathologie dans laquelle il y a une sécrétion anormalement haute d’hormones),
• l’hypercalcémie hypocalciurique familiale (maladie engendrant des troubles du métabolisme phosphocalcique)
• l’hypophosphatasie (maladie dans laquelle le taux d’enzyme phosphatase alcaline est bas).

Les antécédents de traumatismes ou d’intervention chirurgicale au niveau de l’articulation constituent également des facteurs de risque.

Certains traitements, comme la prise de diurétiques particuliers, peuvent augmenter le risque de souffrir de chondrocalcinose. Il existe enfin des cas rares de chondrocalcinose d’origine héréditaire.

La chondrocalcinose peut être asymptomatique ou uniquement gêner l’ampleur des mouvements. Elle peut également être douloureuse et engendrer une inflammation au niveau des articulations qui se traduit par une articulation gonflée, douloureuse et chaude. Les douleurs peuvent être comparées à celles générées par la crise de goutte, mais de moindre intensité. Les principales articulations touchées sont celles du genou, du poignet, de la hanche ou encore des doigts ou plus rarement le rachis.

Selon les symptômes engendrés, on distingue ainsi plusieurs formes de chondrocalcinose :

• la forme asymptomatique qui ne donne pas de signes particuliers;
• la forme dite de "pseudo-goutte" qui évolue par poussées très douloureuses sur quelques jours;
• la forme inflammatoire chronique qui engendre des douleurs longues et touche particulièrement les genoux ou les poignets;
• la forme associée à l’arthrose.

La chondrocalcinose n’est pas diagnostiquée via une prise de sang, mais certains éléments peuvent aiguiller le diagnostic. En cas de chondrocalcinose, on retrouve ainsi une élévation de la CRP ou de la vitesse de sédimentation, ce qui marque une inflammation.

La chondrocalcinose est diagnostiquée à l’aide des examens d’imagerie médicale. Les examens radiologiques montrent des calcifications osseuses et permettent de faire la différence avec une arthrose. À l’examen radiographique, on peut ajouter un examen échographique qui permet de visualiser les dépôts cristallins. Le scanner est également un examen de choix qui permet de visualiser rapidement les signes de chondrocalcinose, notamment au niveau du rachis. Dans une grande partie des cas, la chondrocalcinose étant asymptomatique, elle est diagnostiquée pendant un examen de routine. Une ponction de liquide synovial peut éventuellement être effectuée, celle-ci révélera la présence de cristaux de pyrophosphate de calcium.

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Le traitement est avant tout symptomatique. L’application de froid, la prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien ou la prise d’antalgiques sont les traitements les plus fréquents. Une supplémentation en magnésium peut s’avérer intéressante, même s’il n’y a pas de déficit particulier.

Parfois, quand l’atteinte est importante, un traitement par corticoïdes peut être administré. Un traitement à base de colchicine peut également être envisagé, mais celui-ci n’a pas la même efficacité qu’un traitement contre la goutte. Une intervention chirurgicale peut également être envisagée en cas de complications.

Les complications concernent surtout les articulations de la main. Une chondrocalcinose peut en effet engendrer des douleurs très fortes et une instabilité au niveau du carpe, mais aussi au niveau du pouce. Quand ces complications apparaissent, une intervention chirurgicale est souvent envisagée. Il arrive parfois que certaines formes soient destructrices très rapidement. Si les crises de chondrocalcinose se répètent, il est essentiel d’avoir un suivi régulier afin d’évaluer si les articulations ont un risque d’être endommagées.

Il n’existe pas vraiment de moyen de prévention ciblé. La prise en charge de pathologies pouvant augmenter le risque de souffrir de chondrocalcinose est importante. Le traitement de l’hémochromatose ou de l’hypo magnésie permet la diminution de la formation de cristaux.

Cet article médical a été relu et validé par un  médecin spécialiste en rhumatologie au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.

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